vendredi 30 mai 2014

Le dépannage du relais 26

Depuis la forte tempête du 13 mai dernier, le relais 26 était en panne. Indispensable pour assurer les communications radio du nord et de l'ouest de l'île, sa réparation devenait urgente.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Situé à 703 mètres d'altitude, sur le transit de Pointe-Basse, il faut environ cinq heures de marche pour l'atteindre, selon les conditions météorologiques.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Profitant d'une accalmie, une équipe est partie à travers les magnifiques paysages enneigés de ce début d'hiver afin de rejoindre le relais.
Vue du haut du col 390 - Photo Nicolas PIGNARD
Une fois arrivé dans la vallée des Branloires, il faut ensuite remonter jusqu'au col 600.
Dans la vallée des Branloires - Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Sur la photo ci-dessus, le relais 26 se trouve sous le doigt de Cédric, le technicien télécoms de la base.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Une fois l'antenne du relais remplacée et les opérations de maintenance réalisées, l'équipe de dépannage a du passer la nuit dans le relais exiguë.
Les batteries à l'intérieur du relais - Photo Nicolas PIGNARD
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
La nuit a été agitée, non pas à cause de la présence de Valentin dans l'équipe, mais par l'effet des puissantes rafales de vent qui ont malmené la structure.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Le lendemain matin, après avoir profité du magnifique lever de soleil, l'équipe de dépannage est repartie vers la base, mission accomplie.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Le trajet de retour, avec des vents violents de sud et du grésil, a été particulièrement éprouvant.

mardi 27 mai 2014

La fête de la nature 2014 à Crozet

Un article de Mathilde FONTAINE,
agent de la Réserve Naturelle.

La fête de la nature s’est déroulée le samedi 24 mai, sous une météo capricieuse. Le thème de cette année « jeunes pousses, herbes folles et vieilles branches » a été amélioré grâce à l’association avec le programme 136, pour faire découvrir la biodiversité plus largement aux hivernants (plantes et insectes). 

Le programme de la journée a été le suivant : 

10h00 : présentations vidéos en salle cinéma 
- Quelques missions de la RNN à Crozet 
- Quelques plantes de l’île de la Possession 
- Les arthropodes (Crozet) 

10h30 : sortie terrain 
- Récolte d’insectes, détermination de plantes locales et introduites 
Présentation des résultats de chaque équipe.

14h00 : lancement du concours photos : 6 clichés à prendre par personne, pour illustrer les thèmes suivants : 
- Botanique : herbes folles, jeunes pousses, vielles branches 
 Invertébrés : animal dans son milieu, rapport Homme/Nature, esthétique 

16h00 : compilation des clichés pris par les hivernants, goûter au bureau de la réserve naturelle 

17h00 : jury du concours photos (ouvert à tous les volontaires) 

19h00 : résultats du concours et remise des prix, soirée costumée 

17 hivernants étaient présent pour les présentations du matin. Ce moment a été l’occasion de rappeler brièvement les missions de la réserve à Crozet et l’état d’avancement des manipes, auxquels les hivernants ont pu prendre part depuis le début du séjour.
Photo Jordan TUCKER
Les principales plantes locales et introduites de l’île ont été présentées sous forme de quizz, puis Gaël Cardinal, l’écobio de la base, a présenté les insectes en général et plus particulièrement ceux de Crozet.

Deux équipes ont été constituées pour partir à la découverte des plantes et insectes les plus proches de la base.
Photo Mathilde FONTAINE
Photo Mathilde FONTAINE
 Les équipes devaient ramener les insectes trouvés à Gaël, chaque espèce ayant un nombre de point attribuée et les plantes devaient être identifiées par l’équipe, à l’aide des fiches "espèces" de la Réserve. Le jeu a duré moins longtemps que prévu, le vent violent et la grêle ayant eu raison des participants.

Photo Mathilde FONTAINE
 Les quelques insectes récoltés ont été identifiés en vie com’ autour d’un café bien chaud.

10 hivernants ont participé au concours photo de l’après midi, malgré la météo changeante (grêle, neige, soleil) ; six clichés par personne étaient demandés, certains hivernants ce sont regroupés par équipe de deux. 12 hivernants ont participés au jury, pour élire un gagnant par catégorie. 

Résultats du concours photos : 

Catégorie herbes folles
Photo Cédric LERUSTE/VSC 131
Catégorie jeunes pousses



Photo Michael PARISOT
Catégorie vieilles branches
Photo Cathy KLEIN (avec la participation de Antoine)
Catégorie insecte dans son milieu

Photo valentin NIVET- MAZEROLLES/Alexandre DEROUBAIX - sculpture Mathieu RAPP
Catégorie rapport homme/nature
Photo Emilie LEFOLL
Catégorie esthétique
Photo valentin NIVET- MAZEROLLES/Alexandre DEROUBAIX


La remise des prix a eu lieu à 19h (cartes de l’archipel, sacs et fioles à l’effigie des Taaf, ainsi qu’un drapeau des Taaf magnétique pour tous les participants au concours et au jury), autour d’un verre offert par le Réserve.
Photo Jordan TUCKER
La journée s’est achevée par une soirée costumée et la salle du bar a été décorée pour l’occasion. 

dimanche 25 mai 2014

Quelques invertébrés en texte et en photo

Un article de Gaël CARDINAL, écobio du programme 136.

Le genre Amblystogenium sur l’Ile de la Possession.

Pour pouvoir observer, comprendre et admirer des créatures minuscules, il nous faut oublier l’échelle de taille habituelle. L’île est un univers, une vallée devient un monde pour que les contrées ne soient que des zones de sol homogène. Un simple caillou mute alors en un fief que l’on se doit de visiter, pour y distinguer les étranges habitants. 

Amblystogenium est un coléoptère. Chez ces insectes, l’une des deux paires d’ailes coutumières s’est solidifiée, troquant sa membrane fine et translucide contre une couche consistante de chitine aux reflets bien souvent surprenants. C’est une véritable armure, scellant à l’intérieur la fragilité de leur organe de vol nervuré. 
Amblystogeniumpacificum - Photo Gaël CARDINAL
Sur Crozet, peu d’insectes connaissent les joies de l’aérien. Amblystogenium ne fait pas exception, et l’on déplorera de ne pas y voir le décollage si parfaitement méthodique de ses cousins continentaux. La rencontre entre nos deux espèces ne se fait donc que dos courbé et genoux fléchis. 

Mais il convient tout d’abords de savoir isoler les différents taxons répondant au nom d’Amblystogenium, le naturaliste ne se satisfaisant que d’une identification aux confins des possibles. Le genre Amblystogenium pourra donc être suivi du nom d’espèce. Le choix est élémentaire puisque seul deux termes latins sont à retenir : pacificum et minimum. Le premier résulte d’une simple erreur à l’origine de sa description, l’auteur ayant malencontreusement placé Crozet dans le Pacifique. Mais ce nom imprime tout de même l’idée d’océan, collant merveilleusement bien à ces naufragés articulés disposés anonymement sur une île perdue, voilà déjà bien longtemps. Le deuxième, minimum, est à comparer au premier. La notion de taille réduite implique de connaître celle de Pacificum, sans quoi minimum pourrait être petit ou grand.

Pringleophagasp - Photo Gaël CARDINAL
Les deux espèces d’Amblystogenium sur la Possession se ressemblent à s’y méprendre. Un corps aplati, la démarche mécanique aux pattes surélevées comme si six grues se déplaçaient de concert en soutenant une charge commune. Leurs longues antennes serties de perles en perpétuels mouvements fouillent l’avenir des déplacements à la façon d’un aveugle tenant sa canne. En soulevant les cailloux du fell-field crozétien, on se prend pour un ouragan faisant jaillir le toit d’une maison exposée. L’activité y devient nulle, le changement trop brutal pour être saisi dans l’instant. Plusieurs secondes après, délogés dans la terreur, la catatonie prend fin et l’on peut voir s’agiter quelques individus à la recherche d’un nouvel abri. 

Si ce n’est des disques de soies en plus sur les élytres de pacificum et un angle postérieur thoracique plus affûté chez minimum, ces deux espèces se confondent. Mais minimum, la plupart du temps, peut être séparé de l’autre part son envergure moindre car il collectionne moins de cinq millimètres. Il arrive également de trouver la grande espèce à l’apparat divergeant par la couleur, constituant deux écotypes. L’un rappelle le marron d’une terre sèche tandis que l’autre a la teinte brillante de la roche notoirement baptisée Possessionite. Cependant, il est fréquent de voir ces deux formes s’accoupler sans distinction raciale, offrant aux gènes le choix d’apposer telle ou telle couleur aux descendants. La débrouillardise naturelle du vivant permet aux Pacificum noirs de gagner des territoires dans les hauteurs. On en trouve donc davantage, encouragés par une captation des rayons lumineux supérieure à celle des individus pâles.

Nunciaunifaculata - Photo Gaël CARDINAL
L’hyménoptère Kleidotomaicarus. 

L’ordre correspond à un niveau systématique facilement identifiable. L’habitude des observations affine le regard, forge l’aptitude à comparer des formes pour en dégager l’essence commune et permet ainsi de placer le sujet dans la case qui lui correspond. 

Il existe à Crozet des espèces qui rendent malaisée cette sensibilité enfantine à classer subjectivement les êtres vivants dans les bons ordres. La mouche Anatalantasp ne possédant pas d’aile peut, à première vue, être associée à une grosse fourmi. Les papillons du genre Pringleophaga, s’ils en sont, ne conviennent pas à l’image habituelle de voiliers colorés laissant traîner sur les doigts une langue de poussière d’étoile. La liste est longue de ces étrangetés à six pattes foulant le sol de Crozet, vestiges vivants souvent amputés d’un membre ou deux. 

Notodiscushookeri - Photo Gaël CARDINAL
Kleidotomaicarus n’entre pas dans cette catégorie. Un œil sur la ligne fuselée, les courbes gracieuses et la démarche délicate de ce petit insecte le range immédiatement aux côtés des guêpes, ses cousines parmi les hyménoptères. On l’associe facilement à la féminité, même si ses mœurs l’ordonneraient davantage en tant que colocataire dérangeant. C’est, en effet, un parasitoïde. Nom pittoresque, signifiant simplement pour l’hôte un destin fatal. Ce minuscule hyménoptère s’attaque à certains diptères autochtones, au stade où ceux-ci ne sont réduits qu’à l’état de cylindre gras et gluant. Un œuf est pondu dans le corps de ces larves pour que deux êtres grandissent ensemble pour un temps, l’un dans un espace clos et l’autre dans l’insouciance d’une liberté bientôt arrachée de l’intérieur. La nature prescrit l’équilibre, et c’est bien ce qui régit les populations de cet insecte. Il joue subtilement de l’ovipositeur entre ses hôtes, assurant à sa propre espèce et à celles dont il dépend un taux de survie suffisant pour que la relation hôte/parasite perdure. 
Kleidotomaicarus (Crafford& al, 1986)
Kleidotomaicarus n’est pas à rechercher dans les sommets enneigés des Vernes ou dans la toile de cours d’eau du secteur de La Pérouse. On le trouve assurément dans le milieu de vie de ses hôtes, comme Amalopteryxmaritima et Listriomastaxlitorea. À la lecture du nom d’espèce de ces deux précédents diptères, on entend le concert de galets secoués par une mer agitée, on y voit des falaises côtières dégueulant des langues de Leptinellaplumosa sur quelques papous perdus devant l’immensité. On découvrira donc ces guêpes miniatures circulant lentement au sol parmi le fumet des grandes phéophycées échouées, sur la frange littorale de la Possession.
Myrosp - Photo Gaël CARDINAL

mardi 20 mai 2014

Escale rapide du palangrier "Île BOURBON"

Ce matin à 8h, le palangrier "ÎLE BOURBON" a fait une courte escale à Crozet afin de permettre au docteur Benjamin AUTRIC, en provenance de KERGUELEN de débarquer pour rejoindre la mission 51.

A cette occasion, le docteur Pauline KLEIN, qui assurait l'intérim du Docteur LUDWIG depuis le passage de l'ALBATROS, est repartie pour la Réunion après 12 jours passés à Crozet.


Les excellentes conditions météorologiques ont permis d'effectuer cette opération rapidement et en toute sécurité.

lundi 19 mai 2014

Départ du docteur Joëlle LUDWIG sur le palangrier CAP-HORN

Le docteur Joëlle LUDWIG a quitté le district de Crozet hier dimanche 18 mai en fin de matinée.
Photo Pauline KLEIN
Victime d'un accident il y a trois semaine lors d'une manipe à La Pérouse, où elle s'est cassée le bras, le docteur LUDWIG a du embarquer sur le palangrier CAP-HORN afin de rejoindre La Réunion dans les meilleurs délais.

Photo Cathy KLEIN
L'embarquement a été rendu particulièrement complexe en raison de la houle et d'énormes quantités d'algues déposées sur la plage lors de la dernière tempête.
Après un premier échec samedi, c'est donc seulement dimanche matin que l'annexe du CAP-HORN a pu être remise à l'eau avec le docteur LUDWIG à son bord.

Photo Patrick FONTOIN
Toute la base a été mobilisée pour assurer le succès de l'opération.

Photo Patrick FONTOIN
Le successeur du docteur LUDWIG, Benjamin AUTRIC, est attendu demain matin, en provenance de KERGUELEN, sur le palangrier ÎLE BOURBON. Le docteur Pauline KLEIN, qui assurait l’intérim depuis le passage de l'ALBATROS, embarquera à son tour pour regagner La Réunion.

samedi 17 mai 2014

Une forte tempête en baie du Marin

Dans la nuit du 13 au 14 mai 2014, une forte tempête s’est abattue sur l’île de la Possession, avec des vents de sud/sud-est. 

Lorsque le vent est orienté dans cette direction, la baie du Marin n’est plus protégée et de fortes vagues ont déferlées sur la plage, occasionnant de nombreux dégâts. 

La plage s’est vidée des manchots (adultes et poussins), qui se sont abrités sur les hauteurs du fond de la baie et de nombreux éléphants de mer et otaries ont trouvé refuge dans la manchotière. 









Une forte quantité de sable a disparu et d’anciennes plaques de béton ont ressurgi.

Les barrières métalliques ont été déplacées, tordues ou détruites et les blocs de béton retournés et entassés par les vagues.






La barrière bois, côté sud, isolant les shelters de l’IPEV des manchots a été détruite. 



Des algues et des blocs de rochers ont été projetés jusqu’au bas de la piste qui mène à la plage. Une forte mortalité est à déplorée chez les poussins qui avaient élu domicile au plus près des vagues.

A compter du deuxième jour, une quantité impressionnante d'algues a commencé à s'accumuler sur la grève.

mercredi 14 mai 2014

Adoptions virtuelles des poussins de manchots royaux de la baie du Marin

La nouvelle génération (2014) de manchots royaux de la baie du Marin, évoquée dans un article que vous pouvez retrouver ICI , est l'objet cette année de toutes les attentions des élèves de la classe ULIS du collège Albert LOUGNON de la Réunion.

A l'initiative d'Emilie LEFOL, manchologue du programme 119, une adoption virtuelle des poussins a été proposée aux enfants.






Des photos de poussins, tous identifiés par un petit drapeau de couleur, ont été envoyées aux élèves. 



Ces derniers ont donné un nom à chaque poussin et pourront suivre leur évolution en correspondant, par l'intermédiaire de leur enseignant, avec Emilie.

(Toutes photos - Emilie LEFOL)

lundi 12 mai 2014

"Le Marduff", journal du collège Albert Lougnon

Dans le cadre du partenariat évoqué ICI entre le collège Albert Lougnon, (Le Guillaume à la Réunion) et les TAAF, un projet pédagogique original a vu le jour.

Un groupe d'élèves de 4ème et d'U.L.I.S. ainsi que leurs professeurs ont commencé à la rentrée scolaire 2013 un journal qu'ils ont appelé "Le Marduff", en référence au Marion Dufresne.

Le premier exemplaire papier du "Marduff ", est sorti en octobre 2013. 

Le Marduff N°1
Alimenté par les élèves et les hivernants, ce journal qui publie les photos, articles et interviews des uns et des autres, est un trait d'union entre les districts et le collège.

Le second numéro est sorti en décembre 2013. Il a pu être distribué dans les îles à l'occasion d'OP4 2013.

Le Marduff N°2
Le délai d'acheminement des courriers entre les élèves et les hivernants est lent puisqu'il correspond à la rotation aller et retour du Marion Dufresne.
Heureusement, les photos et les réponses aux interviews transitent par la messagerie électronique.

Le Marduff N°3
L'exemplaire N°3 a été livré à l'occasion d'OP1 2014, en mars 2014 pour Crozet, et l'exemplaire N°4 a été confié aux marins de l'Albatros qui ont joué les facteurs lors de leur passage le 8 mai dernier.
Le Marduff N°4

L'édition papier est complétée d'une édition électronique, consultable sur le site : www.jumelagecollegelougnontaaf.com