lundi 31 août 2015

Photo de la semaine 36

Cette photo a été prise il y a un an jour pour jour, le 31 août 2014 à 7h21, en pleine opération logistique de l'OP2-2014, celle qui amène la relève des personnels de la Défense nationale et des contractuels des TAAF. Le Marion Dufresne était au mouillage en Baie du Marin, baigné dans un lever de soleil exceptionnel sur l'île de l’Est.
Photo: Alain RICCI
Bon anniversaire à toute l'équipe,
 militaires de l'armée de Terre, Air et Mer et contractuels des TAAF de la mission 52!

lundi 24 août 2015

Photo de la semaine 35

Cette semaine a débuté la campagne de recensement des Pétrels géants -Macronectes halli. Cela consiste pour Clara, l'ornithologue de la base, à faire le tour d'une des zones où ils ont l'habitude de nicher (ils sont donc sur œuf), comme à Pointe basse, afin de leur poser une bague numérotée s'ils n'en disposent pas déjà.
Celui-ci, est un Pétrel géant subantarctique. Pas très poli, il n'hésite pas à lui tirer la langue...Photo: Anaïs RAMEAU
Le Pétrel géant est un oiseau sensible au dérangement. Il quittera définitivement son nid s'il est dérangé trop souvent, abandonnant œuf ou petit. Lorsqu'il se sent en danger, il est capable de régurgiter une huile nauséabonde qu'il projette sur son assaillant.
Le Pétrel géant est capable de voler sur de longues distances et par mauvais temps. Il peut supporter des vents allant jusqu’à 100 km/h. Ce sont des oiseaux agressifs et opportunistes, ils se nourrissent souvent de carcasse de manchots et autres phoques. La femelle se nourrit essentiellement de krill et de crustacés. Le mâle préfère les charognes, qu’il peut dépecer aisément grâce à son puissant bec. Il peut aussi se nourrir de poussin. 

jeudi 20 août 2015

Faisons connaissance avec...Les skuas.


Anaïs, scientifique de l'IPEV, nous propose de faire connaissance avec un oiseau qu'elle a côtoyé régulièrement en Baie du Marin dans le cadre de son travail. Il est devenu son volatile préféré sur l'île, bien que cet animal ne soit pas toujours très apprécié à sa juste valeur, selon elle.
Photo: Anaïs RAMEAU
Ces oiseaux marins ne sont à terre que pour la période de reproduction, d'octobre à avril. Le reste de l'année, ils sont en haute mer, lieu où ils pêchent. Nous n'avons donc pas de Skuas à la plage en ce moment.
Avec leur bec crochu et leur habitude alimentaire, Anaïs dit que ce sont "de petits aigles à pattes palmées".                             Photo: Anaïs RAMEAU
Les skuas appartiennent à la famille des grands labbes. Ils ont globalement l'apparence des goélands, mais sont un peu plus gros et ont le plumage marron clair, à l'exception de quelques plumes au bout des ailes qui sont blanches. En vieillissant, ils ont de plus en plus de plumes beiges sur le haut du corps. Ils font jusqu'à 2.5 kg, pour une envergure allant de 1.20 m à 1.60 m et madame skua est légèrement plus grosse que monsieur. 
Photo: Anaïs RAMEAU
Ils se nourrissent des carcasses laissées par les pétrels, mais ils arrivent à voler les œufs et petits poussins des manchots royaux. Ils chassent aussi les rats et des oiseaux plus petits (océanites, prions et même occasionnellement les Chionis). Ils chassent en général par couples et ont une zone de chasse.
Ils sont capables d'avaler de grosses proies (petit poussin entier et en plein vol!) qu'ils vomiront moitié digérée et ravaleront ce qui n'a pas encore été digéré (pas très glamour...). Photo Anaïs RAMEAU
Skua en pleine chasse lors du survol de la colonie de Manchots royaux . Photo: Anaïs RAMEAU
Un couple de skua peut pondre 1 ou 2 œufs qu'ils couveront à tour de rôle pendant une trentaine de jours. Ces oiseaux sont capables de faire une ponte de remplacement s'ils perdent la première ponte.
Les poussins skuas sont nidifuges, ce qui veut dire qu'au bout de quelques jours, ils quittent le nid et se promènent autour. Photo: Sébastien LOO
Ils sont très impressionnants, car ils seront autonomes en 40-50 jours et qu'ils atteindront leur taille adulte en ce laps de temps : cela se traduit par une croissance de 3mm dans les ailes et 1mm dans les pattes par jour durant une période d'une dizaine de jours! 
Les poussins skuas sont recouverts de duvet et revêtissent un plumage marron chocolat uniforme (très joli) à leur envol. Les jeunes skuas seront matures sexuellement au bout de 6 ans. Photo: Anaïs RAMEAU
Ce sont des oiseaux curieux et intelligents et n'ayant donc pas peur de l'Homme et arrivent à nous voler ce qui n'est pas surveillé (nourriture et même les éponges).
Ils défendent leur zone de chasse et autour du nid en gonflant la poitrine, relevant les ailes et en poussant des cris stridents "skua skua". Photo: Alain RICCI
Ce sont des oiseaux culottés qui n'hésiteront pas à essayer d'attaquer un poussin plus gros qu'eux, à se poser sur le dos d'un éléphant de mer pour bénéficier d'une meilleure vue sur les couveurs et donc sur le "garde-manger". Certains en auraient même vu un skua posé sur le dos d'un grand albatros...

Photo: Anaïs RAMEAU
À l'inverse, ils sont parfois maladroits, ce qui peut aboutir à un skua manquant son atterrissage et se retrouvant une patte de chaque côté de la barrière ou à une chute parce qu'il s'est marché sur sa deuxième patte palmée... (Fou rire garanti)

Lors du mouillage du Marion Dufresne, ils aiment bien trôner sur le mur de la palissade. Photo: Alain RICCI
En novembre, les skuas cherchent un partenaire et effectuent des vols de poursuite et défense du territoire : au final, ils ne regardent pas vraiment où ils vont et c'est comme ça que l'on se prend un skua en pleine tête... (et bim!)


Reportage: Anaïs RAMEAU - VSC - IPEV

lundi 17 août 2015

Photo de la semaine 34

Une photo insolite cette semaine, par la présence en Baie du Marin d'un Léopard de mer (Hydrurga leptonyx).
Cet animal qui vit dans les eaux froides des océans de l'hémisphère sud, n'est généralement pas très présent dans notre zone du continent austral et il est rare de le retrouver au delà du 78° parallèle sud. Il nous avait déjà honoré de sa présence à notre arrivée sur l'île de la Possession le 30 août 2014, signe que notre départ est proche...
Caractéristiques de cet animal carnivore, ses dents aiguisées et sa rapidité d'action qui ne laissent guère de chances aux manchots qui constituent une partie de son alimentation. Photos: Alain RICCI
Puissant et imposant, la femelle peut mesurer 4,5 mètres pour une masse de 600 kilogrammes. Il doit son nom de léopard aux petites taches sombres qui couvrent son corps et à sa vie de prédateur.
Craintif et solitaire dans son aire de vie faisant partie des lieux les plus inhospitaliers au monde, les observations et son étude scientifique sont difficiles. C'est pourquoi les biologistes ne connaissent pas suffisamment son mode de vie et son effectif qu'ils estiment à environ 300 000 individus. 

Bien que le krill et les juvéniles d'autres espèces de phoques constituent sa principale nourriture, il est renommé pour sa férocité, voire sa cruauté, envers les manchots qui constituent également son alimentation. D'autant plus qu'il surprend l'observateur par ses allures reptiliennes et par des comportements extrêmement vifs. Malgré cette réputation, le léopard de mer, qui est avant tout un animal sauvage, s'avère davantage curieux que dangereux et on note très peu d'attaques recensées envers l'homme. (source Wikipédia)

dimanche 16 août 2015

Manipe "bricolage" à la cabane de Pointe-basse.



Camille, médecin de l'archipel de Crozet, a accompagné la semaine dernière une équipe chargée de vérifier la sécurité et les infrastructures de la cabane de Pointe-basse. Voici son reportage:
De gauche à droite: Camille, Sébastien et Yann. Photo: DISCRO

La cabane de pointe basse est la plus éloignée de la base. Dernièrement, elle a eu besoin de quelques travaux qui ont été réalisés avec l’accord de l’IPEV qui gère les cabanes. Pour cette mission, Yann, électricien (aussi responsable avec son collègue Cédric de la sécurité sur base et dans les cabanes) et Sébastien, chef des infrastructures se sont rendus sur place. Comme il est obligatoire d’être au moins trois pour circuler sur l’île, j’ai fait partie du voyage pour mon plus grand bonheur ! 
Cabane de Pointe-basse. Photo: Camille DUPAIGNE
Nous avons quitté la base à 8h00 pétantes (bon d’accord, 8h05, j’avais oublié mes bâtons) et avons marché d’un bon pas, presque sans pause pour arriver sur place avant 14h00. Ainsi nous avions tout l’après-midi pour bricoler.
Yann a commencé par fixer sur le mat de l’antenne radio une griffe de fabrication artisanale avec des anneaux pour y attacher les haubans. En effet, les anneaux précédents étaient en train de rouiller : le vent, les embruns, la pluie, le gel ne font pas de cadeaux aux infrastructures ! 

Yann vient de poser la griffe qui a été réalisée par l'équipe de la Centrale à la base. Photo: Camille DUPAIGNE
Il a ensuite contrôlé l’état de marche des extincteurs en les ouvrants, je n’avais jamais vu ce qu’il y avait à l’intérieur de ces gros trucs rouges, voilà le secret !
Tout comme le détecteur de monoxyde de carbone, les extincteurs font partie des organes de sécurité des cabanes qui se doivent d'être contrôlés régulièrement. Photo: Camille DUPAIGNE
Seb de son côté s’est battu avec une poignée de porte… ou plutôt la serrure entière du « Momouth » qui est un entrepôt de nourriture (boites de conserves en tout genre). Là aussi les intempéries ont un effet incroyable sur le matériel : tout était colmaté, soudé. Ce fût un sacré combat dont Seb, sans surprise, sort vainqueur!
Non ce n'est pas un cambrioleur, ici on ne ferme pas les portes à clé! Photo: Camille DUPAIGNE
Après une bonne assiette de spaghettis sauce thon tomate, nous nous sommes couchés et endormis sans demander notre reste. Le lendemain, le transit retour s’est fait sous une pluie-neige intermittente qui, soulevée par le vent, nous fouettait le visage.
Les conditions climatiques sont parfois difficiles sur les transits. Photo: Camille DUPAIGNE
Nous avons donc fait quelques « excès de vitesse » pour nous glisser les pieds sous la table et déjeuner en compagnie de nos co-hivernants ! Manip bouclée en moins de 30heures. Rapidité, efficacité et sécurité pourraient être les 3 mots qui illustrent le mieux cette escapade !