samedi 22 décembre 2012

Les orques à la Pointe du Bougainville

La Pointe du Bougainville est située non loin de la base Alfred Faure, à une trentaine de minutes de marche en direction du Sud. L'essentiel du trajet consiste à traverser un vaste champ de pierres avec, ici et là, des mousses et des azorelles. Et hélas, beaucoup de pissenlits aussi, apportés par l'activité humaine sur la base depuis cinquante ans.

Les spécialistes estiment qu'il est trop tard pour éradiquer le pissenlit de Crozet. Des efforts sont faits pour éliminer d'autres espèces invasives encore peu présentes, et surtout pour éviter d'en introduire de nouvelles. Ici, le pissenlit s'implante sur des coussins d'azorelles.
Il n'existe pas de piste pour cette traversée, il faut se diriger de cairn en cairn. Ces assemblages de pierres sont conçus de telle façon pour que, une fois arrivé au pied de l'un d'entre eux, on aperçoive le suivant.... Les jours de brouillard, c'est le GPS qui prend le relais!



A la limite du champ de pierres et des mousses, se trouve une petite station météo qui mesure la température , la pluviométrie et les vents. Les données sont enregistrées localement et un scientifique vient périodiquement les charger sur un ordinateur portable.


La végétation de ces zones est réduite aux mousses, aux lichens et à quelques graminées chétives. On y trouve aussi deux espèces de lycopodes, des plantes vivaces assez primitives.

Lycopodium magellanicum préfère les terrains moyennement humides...

Lycopodium saururus aime les sols gorgés d'eau.

 En entrant dans la zone couverte de végétation, on rencontre un couple de pétrels géants subantarctiques, loin du garde-manger habituel (la Manchotière). 





Les falaises au sud de la Pointe du Bougainville

 La Pointe se termine par une sorte d'isthme en basalte, en contrebas de la falaise. La partie la plus basse, battue par les vagues quand la mer est mauvaise, est dépourvue de toute végétation.


Alors que le retour vers la base s'impose, un aileron fendant les eaux calmes attire le regard !


Une famille d'orques longe la côte... Ces gros mammifères sont suivis individuellement, notamment grâce à la forme des tâches blanches qui leur sont spécifiques. Plusieurs dizaines d'individus fréquentent les eaux de Crozet en cette période. 

Sur la dernière photo, un jeune reproduit au plus près les mouvements de l'adulte, un mâle reconnaissable à son aileron droit (alors qu'il est plus incurvé chez les femelles)
Avant de finir ce message, je tiens à préciser que:
1) le temps calme et ensoleillé reste l'exception à Crozet
2) on peut rester deux jours assis au bord d'une falaise sans voir un orque (certains en savent quelque chose!).
Bonnes fêtes de fin d'année à tous, le prochain message sera à propos de nos festivités locales...

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