samedi 3 juin 2017

Photo-mystère

Voici une photo de la Baie du Marin dans les années 60. Que s'est-il bien passé ce jour là ?

Niveau : très difficile

Merci à X. Langlet pour la transmission de cette photo d'époque

mercredi 31 mai 2017

On fête la nature sur les districts !

Un article écrit avec la contribution de France MERCIER, agent RN sur Crozet

Samedi dernier, nous fêtions sur les trois districts austraux la Fête de la Nature.

L'affiche annonciatrice de l'évènement - Photo : France MERCIER

Celle-ci est un évènement national qui vise à rassembler le grand public autour de la nature et de la biodiversité. Chaque année, cet évènement rassemble plus de 800 000 participants partout en France, au travers des manifestations gratuites et au contact direct de la nature, afin de découvrir ou redécouvrir notre environnement et ses richesses.

Ces journées festives sont également célébrées à l’autre bout du monde, au sein de la Réserve Naturelle des Terres Australes Françaises, sur chacun des districts, et sont organisées par les agents de la Réserve Naturelle et le Chef de district. L’implication des VSC de l’IPEV a permis de proposer lors de cette journée plusieurs ateliers participatifs et thématiques.

Photo : FM

RALLYE SISMO-ECOBIO au Biomar, proposé par Benjamin (IPEV Programme 136) et Simon (IPEV Magné-Sismo) 

Ci-dessus, un hivernant apprend à lire les différents type d'ondes émises lors d'un séisme et captées par le sismographe installé sur la base. Le but était de localiser le plus précisément possible le séisme. Le vainqueur a obtenu une médaille ! - Photo : Régis GLIERE
 
Atelier reconnaissance de plantes à partir de la grille d'identification ci-dessous ... - Photos : RG

 
... Puis récolte d'insectes à proximité du BioMar, identification à l'aide de clés de détermination et de la loupe binoculaire. Après des mois passés ici, nous sommes beaucoup plus attentifs à ce monde qui vit sous nos pieds !

A LA RECHERCHE DU VERT… en extérieur puis au bureau de la RN, proposé par France (Agent RN)

Après plusieurs échanges et questions posées autour de la flore rencontrée sur Crozet, un petit jeu a été proposé aux participants, en équipe. A partir de photos de plantes observées sur l’île, les participants devaient les classer dans deux catégories : espèce native ou espèce introduite. - Photo : FM

Entre les ateliers du matin et ceux de l'après-midi, nos cuisiniers avaient comme à l'accoutumée donné le meilleur d'eux-mêmes pour nous aider à faire face aux rigueurs de l'hiver Crozétien !

De l'intérêt de disposer de cuisiniers à domicile... - Photo : Denis MICHAUX

VOL AU DESSUS D’UN NID D’ALBATROS… au Biomar, proposé par Nicolas (IPEV Programme 109) 

Un petit quizz de reconnaissance des crânes et des œufs d’oiseaux présents sur Crozet a permis de débuter la thématique de l’atelier sur l’ornithologie. Après de nombreux échanges et questions sur la morphologie des becs ou des crânes en fonction du régime alimentaire, s’en est suivi une présentation des principales espèces aviaires rencontrées sur le district, le temps n’étant pas idéal pour des observations en direct en extérieur (brouillard et neige) - Photo : FM

ENTRE DUVET ET PLUMES… en Baie du Marin, proposé par Benoit (IPEV Programme 137) et Denis (IPEV Programme 119)

Deux manchots géants en train de présenter les supers-pouvoirs d’adaptation de leurs cousins manchots royaux, qu'on aperçoit en masse depuis la vitre du shelter d'observation du programme 137 - Photos : RG
 
Un squelette trouvé sur la plage, en très bon état, a permis d'expliquer l'anatomie du manchot - les prédateurs ne laissent pas grand chose... RIP

Après ces ateliers studieux se tenait un goûter "nature" à la serre, avant la projection du documentaire "les aventures du Makaï". Ce documentaire raconte les découvertes faites lors de l’expédition scientifique menée il y a quelques années dans ce sanctuaire malgache de biodiversité, aujourd'hui classé en aire protégée.

A noter enfin qu'un concours photo inter districts a eu lieu, qui verra les meilleurs clichés récompensés aux alentours de la mi-juin, dans 3 catégories : "paysage grandiose", "paysage de colonies", "au plus près des espèces". Crozet avait raflé les prix l'année dernière, avec notamment le premier prix pour la photo ci-dessous prise depuis le Mascarin, ainsi qu'un magnifique gros plan de Pétrel Géant en train de somnoler.

Photo : Julien TOMMASINO

Une journée très appréciée par tous les hivernants, et qui aura contribué à la visibilité des districts en tant que terre de science et recherches.

dimanche 28 mai 2017

Image du jour

L'image du jour est un lever de soleil saisi il y a deux jours. Celui-ci n'a sans doute rien d'exceptionnel pour les habitués du blog, mais puisqu'on ne se lasse pas de les admirer, pourquoi ne pas les faire partager ?

Photos : Régis GLIERE


Comme vous le voyez, le soleil est désormais bien plus rasant, et se lève bien "à gauche" de l'île de l'Est.

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Quelques précisions sur un tout autre sujet, qui m'ont été demandées par certains en cette période électorale : comment vote-t-on sur les districts ?

 Tout simplement par procuration. Il n'existe pas de possibilité de voter sur place. En revanche, les Chefs de district étant également OPJ - officier de police judiciaire, fonction pour laquelle ils ont prêté serment avant le départ - ils sont en mesure d'établir des procurations. Les formalités sont d'ailleurs désormais fort simples : un unique formulaire est à télécharger et à remplir, avant de le faire signer pour l'OPJ, qui le retourne à la mairie concernée.

Lorsque l'hivernant est suffisamment prévenant, le courrier part avec le MD. Et lorsqu'il n'y a pas pensé, ou lorsque les délais ne le permettaient pas, le Chef de district s'arrange directement avec les mairies, qui acceptent bien volontiers une transmission par courriel étant donné notre isolement. Le mieux reste donc d'établir la procuration avant de partir, même si aucune élection n'est prévue dans l'année, car un évènement peut toujours en décider autrement (démission ou décès d'un élu local par exemple). La durée pouvant être d'une année complète, la question est donc ainsi réglée.

Avis aux hivernants de la mission 55 qui nous lisent et se préparent à bientôt partir : pensez-y, de même que la procuration sur vos comptes bancaires ! 

Bon dimanche à tous les lecteurs !

vendredi 26 mai 2017

Orques - une interview très éclairante

Dans ces deux derniers articles sur les orques de Crozet (ici et), nous vous présentions quelques problématiques liées à ces exceptionnels mammifères marins. Pour compléter ces informations, nous vous faisons partager une interview très éclairante de Christophe GUINET, ce spécialiste des orques de Crozet et Kerguelen. Celle-ci se trouve en lien ci-dessous :


Photo : Patrick FONTOIN (Mission 51)

Dans cet entretien, le chercheur raconte la genèse et l'approfondissement de ce programme de recherches, revenant sur le braconnage dont ont été massivement et sont encore probablement victimes les orques de Crozet. Il répond notamment à la question d'un commentateur sur la taille de la population actuelle.

"Nous avons ainsi pu montrer que pendant les 5 à 6 années où le braconnage était intense, l’effectif de la population d’orques de Crozet a diminué de moitié, passant d’environ 180 à 90 individus en quelques années. Nous avons de très fortes présomptions que les orques qui interagissaient avec les navires de pêches illégaux étaient pris pour cible et que de très nombreux individus ont ainsi été tués. Dès l’arrêt de la pêche illégale, la population d’orques s’est stabilisée. Les effectifs de cette population sont restés inchangés depuis."

Photo : Patrick FONTOIN (Mission 51)



Grâce aux recherches sur le phénomène de déprédation, les habitudes et aptitudes de ce mammifère ont été progressivement mieux connues : c'est ainsi qu'il a été établi que les orques se nourrissaient déjà, avant même l'arrivée de la pêcherie à la palangre, de goûteuses légines.

"Les orques sont connus pour être « très conservateurs » dans leurs habitudes alimentaires et l’adoption d’un nouveau type de proie est un processus lent chez cette espèce. Cependant, nous pensions à l’époque que les légines vivaient trop profondément pour pouvoir être naturellement pêchées par les orques qui n’étaient pas supposées plonger au-delà de 300-400 m. Depuis, la pose de balises nous a appris que ces animaux étaient en mesure de plonger beaucoup plus profondément et donc accéder naturellement à cette proie."

Photo : mission 50

Les programmes en cours sont très bien expliqués et permettent de bien comprendre les travaux des deux scientifiques que nous vous présentions lors du dernier article sur le sujet :

"Faut-il protéger le poisson lors de la remontée des lignes ou aussi lorsque les lignes sont en pêche ? Pour étudier ces questions nous avons développé une ligne expérimentale dans laquelle des hameçons seront équipés d’accéléromètres. A partir de ces données, nous déterminerons le moment où le poisson mord à l’hameçon, meurt et à quel moment et quelle profondeur il est décroché par un cétacé. Les données obtenues par la ligne expérimentale permettront, d’une part, d’optimiser les opérations de pêche en déterminant la durée optimale de mise à l’eau de la ligne et d’autre part, de mieux comprendre le processus de déprédation afin de proposer des solutions adaptées. Par ailleurs, nous évaluerons la susceptibilité des différents navires/capitaines de pêche à être détecter acoustiquement et par conséquent trouvés par les orques et les cachalots en mettant en œuvre une ligne d’hydrophone. Nous testerons à titre expérimental différents systèmes visant à protéger la légine sur la ligne."
 
Photo : mission 50

Nous avions justement reçus ces jeunes chercheurs quelques jours pour qu'ils puissent faire la maintenance de cette ligne expérimentale. Espérons que ces programmes permettront à leur tour de valider leurs hypothèses !