jeudi 29 août 2013

Départ du Marion Dufresne vers les districts austraux: c'est parti !

Après réparation, le Marion Dufresne a appareillé ce vendredi à  8h30 et devrait atteindre la base Alfred Faure de Crozet dans la nuit de mardi à mercredi. 
L'escale à Crozet devrait débuter par le débarquement de l'équipe de relève de la 50ème mission (soit une quinzaine de personnes) , puis des passagers interdistricts, pour se poursuivre par les opérations logistiques (ravitaillement en vivres et en fournitures techniques). 
Les huit passagers payants visiteront le secteur de la Baie Américaine le premier jour, si la météo le permet. 
La passation formelle entre la mission 50 et la mission 51 interviendra jeudi soir, à l'occasion d'une courte cérémonie. 
Si tout se passe comme prévu (mais dans cette région, c'est loin d'être systématiquement le cas), le Marion Dufresne devrait reprendre la route vers Kerguelen le vendredi 6 septembre en fin d'après midi. 

mercredi 28 août 2013

La Vallée de la Hébé

La vallée de la Hébé, située au nord de l'île de la Possession, s'étend sur environ quatre kilomètres entre une chaîne de montagnes d'environ 500-600 mètres d'altitude, et la mer. De son origine glaciaire, elle conserve une forme en "U" bien caractéristique, enserrée d'un côté par les Monts Jules Verne et de l'autre par la Crête de l'Alouette, cette dernière la séparant de la plus importante Vallée des Branloires. 
La vallée de la Hébé est parcourue par une petite rivière (sans nom) et son fond est surtout recouvert de tourbières gorgées d'eau où la progression est difficile: il s'avère plus pratique de remonter le lit sinueux de la rivière que de chausser les raquettes pour s'aventurer sur un sol instable.

D'après la carte IGN, la vallée elle-même n'a pas de nom, seule la Baie de La Hébé est nommée ainsi, en souvenir de  la frégate française ayant fait naufrage à Crozet en 1831 .

Un des accès à cette vallée se fait depuis la Baie Américaine. Un chemin escarpé monte sur la Crête de l'Alouette vers 200 mètres d'altitude et, de là, on a une vue panoramique sur toute la vallée.

La Baie de la Hébé vue de la crête de l'Alouette
Vue du même endroit, la partie supérieure de la vallée
En bas de la pente, couverture végétale de graminées, de fougères et d'acaena
Un éléphant de mer mâle, seul sur la plage...dans deux mois des dizaines de femelles mettront bas dans ce secteur.
Un abri sous roche laissé par les chasseurs d'éléphants de mer qui fréquentaient la baie au 19ème siècle
(photo Timothée)
Le fond de la vallée: un sol pauvre et saturé d'eau, couvert d'une végétation rase.
Le lit de la rivière 
Plus en amont, la fonte des neiges alimente plusieurs ruisseaux
Le fond de la vallée: à droite de l'image, le col 500 qui permet de rejoindre le secteur de Pointe Basse
La sortie de la vallée peut aussi se faire vers la vallée des Branloires (ici à gauche de l'image) par le col 300 qui permet le franchissement de la crête de l'Alouette


dimanche 25 août 2013

Du retard dans la rotation du Marion Dufresne (réactualisé mercredi matin)

Le Marion-Dufresne, qui avait quitté La Réunion vendredi 23 août vers 17h00 pour rejoindre théoriquement Crozet mercredi 28 au matin, a du faire demi-tour samedi midi, après une vingtaine d'heures de navigation.   
Il a regagné le Port à 10h00 locales dimanche. Des plongeurs ont examiné la coque et débuté les travaux de réparation. Un spécialiste de la soudure en plongée est attendu ce jour; sa mission sera de fixer une plaque d'acier, par l'extérieur de la coque, sur l'endroit endommagé. L'appareillage vers les districts austraux est toujours prévu pour jeudi 29 ou vendredi 30 en début de soirée (arrivée à Crozet le 3 ou le 4 septembre). Le retour du Marion Dufresne à La Réunion interviendra aux environs du 25 septembre.  Après quoi le bateau ira probablement en cale sèche dans un chantier naval mauricien, pour y subir une réparation plus durable. 

Ci dessous, quelques heures avant ce "faux départ",  les quatre futurs chefs de district devant la passerelle du Marion Dufresne, accompagnés d'un cadre de l'IPEV (à gauche).

(Photo du Journal de l'île de la Réunion)

mercredi 14 août 2013

Manip otaries à la MAE

La "manip otaries" consistait à tenter de localiser le plus possible de jeunes otaries ("pups") parmi les cinquante individus qui avaient été capturés et bagués quelques mois auparavant, sur le site de la "Mare aux Eléphants" (MAE donc),  entre Pointe Basse à la Pointe des Moines, au nord-ouest de l'île de la Possession. Une fois localisé et identifié, chaque animal devait être à nouveau capturé pour être mesuré et pesé, afin de mesurer sa croissance. La population d'otaries dans ce secteur est très importante, et par chance pour les participants, les gros mâles agressifs sont rares en cette saison, laissant les femelles beaucoup plus petites seules avec leur progéniture.


Deux nuits sous tente à la MAE pour les cinq manipeurs, sur le site de l'ancienne cabane.

Otaries adultes à la MAE
Un terrain de travail souvent glissant, où les otaries se déplacent parfois plus vite que les hommes, compliqué par la présence de manchots papous couvant leurs œufs (second plan)... au milieu de l'image, une jeune otarie entourée de deux adultes.
La relève des couveurs chez les manchots papous: mâle et femelle se relaient pour garder leurs deux ou trois œufs au chaud et à l'abri des prédateurs.
L'équipe en tenue de travail: les tenues imperméables, les manchons aux avant-bras pour éviter les morsures, et à gauche la planche graduée servant à mesurer l'animal... (à droite, Tim l'ornitho, Fred chargé des captures, François le Discro à la tête... des otaries, et Laureline notre scribe/sherpa).
Pas de photo des opérations proprement dites: à cinq, tout le monde est occupé et l'équipe essaye de minimiser la durée de la capture, qui reste un moment désagréable pour l'animal. Sachez qu'il faut:

- un "catcheur" costaud pour saisir l'otarie par la queue (souvent après poursuite) et soulever les 10 à 20 kg de l'animal, qui bien sûr est très remuant!
- un volontaire pour lui attraper la tête avec fermeté, sans se faire mordre, et positionner l'otarie sur une planche graduée;
- une fois l'animal allongé sur la planche, il est maintenu en place par un troisième aide, qui lui conserve les nageoires sous le corps, sinon l'animal se démène pour se libérer!
- le responsable de l'équipe procède alors à la détermination du sexe de l'animal, à la prise de mesures et si nécessaire à la pose de bagues sur les nageoires.
- enfin, le "scribe" note toutes les données au fur et à mesure et porte les accessoires (y compris la trousse de secours avec les antibiotiques en cas de morsure).

Tout ceci exige une bonne coordination au sein de l'équipe et parfois beaucoup d'énergie et de détermination.... Les deux-tiers des otaries "cibles" ont pu être retrouvées en deux jours, et il a fallu capturer, baguer et prendre les mesures du dernier tiers pour conserver le suivi d'une population de cinquante individus.

Le trajet pour quitter la MAE ayant été fait sous un timide soleil, je vous en présente maintenant des photos:

La pointe des Moines, géologiquement les roches les plus anciennes de l'île.

La Roche Percée qui fait une centaine de mètres de haut. Le trou n'est pas visible d'ici, par contre en s'approchant en bateau? "Y' en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes" (Chevallier & Laspalès in "C'est vous qui voyez", 1992)

En quittant les hauteurs herbues occupées par les otaries, on arrive sur la colonie de manchots royaux

Vue générale du site (et de la fameuse mare)
La remontée vers le col de la MAE, forte pente redoutée des manipeurs.... La Roche Percée est encore visible en haut à gauche de l'image.

Le passage du col, 350 mètres au dessus de la plage.

Laureline et Cécile (notre "plieuse de nageoires") en haut du col

De l'autre côté du col, vue sur Grande Coulée juste après une petite averse de neige

Plus à gauche, le chemin du retour passera en bas, entre la falaise et les mares.

45 minutes de marche plus tard, vue sur la chaine de volcans qui termine la vallée: on voit le col 600 enneigé, par lequel il faudra passer pour regagner bientôt la base Alfred Faure.
Une dernière pour la route: Laureline subit la mesure sur la planche à otaries!
Crozet Blog Production tient à remercier:
- la maison Décathlon® pour la tente Quetchua™ des filles;
- la maison Guy Cotten ® pour ses vêtements de pluie inconfortables mais protecteurs;
- les chausseurs "Aigle ®" et "Le Chameau ®" pour ses indispensables bottes qui finiront en manchons de protection des avant-bras  ou en chaussures d'arbec;
- la maison Patagonia ® pour ses sous-vêtements thermiques, chers et chauds;
- le programme 109 de l'IPEV pour le scénario de la manip;
- les otaries pour leur sens inné de la cavalcade dans la boue.
Entièrement filmé en décors naturels à Crozet (TAAF) avec un appareil photo numérique Panasonic® Lumix™  DMC FZ-18 déjà obsolète mais toujours vaillant.