vendredi 27 février 2015

Escale à Crozet de la Frégate de Surveillance, le Floréal

Pour la plupart des marins, officiers mariniers et officiers de la frégate de surveillance Floréal, cette escale à Crozet est une découverte. Arriver dans une des manchotières la plus grande du monde est à la fois un spectacle unique et une chance, lâche les marins du navire en posant pied à terre.
Le Floréal au mouillage. Photos Alain RICCI

L’escale du Floréal s’est déroulée sur deux jours. Le navire est placé sous le commandement du Capitaine de Frégate Marc Woodcock et effectue sa mission de surveillance et de contrôle des pêches. 
L'hélicoptère de type Panthère et les embarcations rapides sont des atouts supplémentaires pour ce bâtiment qui effectue la traque aux navires illicites.

Les Terres australes subantarctiques sont des zones riches en ressources halieutiques. La légine, poisson des grands fonds est une espèce très prisée par des palangriers du fait de son intérêt pour le marché asiatique et de son prix. La pêche dans les ZEE (Zones Économiques Exclusives) des TAAF est dès lors très réglementée et seuls quelques navires français, basés à La Réunion, ont l’autorisation d’y pêcher en dehors des périodes de reproduction des oiseaux marins dans la ZEE. Une situation qui explique le nécessaire déploiement opérationnel de bâtiments de la Marine Nationale dans cette zone.
 
L'accueil à Port Alfred par le Discro, l'agent de la réserve naturelle et la manchologue permet de donner les consignes de bio sécurité, de circulation et de respect de la faune et la flore de l'île de la Possession. Cette escale a été l’occasion pour les 97 membres de l’équipage de mettre pied à terre.

Le Discro et le Capitaine de Frégate Woodcock
Cette escale a également permis à l'ensemble des hivernants de visiter le navire, rompant ainsi au quotidien des activités de la base.

mercredi 25 février 2015

Portrait d'un hivernant à Crozet - Jonathan, électronicien/logisticien de l'IPEV

Jonathan se rend à son travail de l'après midi. Objectif, réparer un câble au marégraphe.Photo: Alain RICCI

Identité : Jonathan NIFENECKER
Age : Il est né le 15 février 1987 à Belfort et a fêté récemment ses 28 ans à Crozet.
Bien ancré dans sa région de Belfort d'où il tient un superbe accent, il a aussi pas mal voyagé dans le monde pour des projets personnels.
Profession : Ingénieur en génie électrique et systèmes de commandes.
Parcours : Très tôt dans sa jeunesse, Jonathan s’est passionné à examiner, démonter, réparer tout se qui touchait à l’électronique. Facile, car son papa cadre supérieur chez Général Électrique au contrôle de commandes ramenait parfois du travail à la maison. De là est née sa curiosité, il lui faut connaître le fonctionnement de ce qui l’entoure, donner du sens à son environnement, pas seulement du point de vue électronique mais surtout aujourd’hui d’un point de vue scientifique.
Photo: Alain RICCI
Après cinq années d’études à l’Université de Technologie Belfort Montbéliard (UTBM), il est recruté en CDI chez Alstom transport à Villeurbanne. Goût d’aventure et toujours curieux de découvrir d’autres applications à son métier, il n’occupera ce poste que deux années avant de postuler pour un contrat de VSC (Volontaire Service Civique) de logisticien/électronicien à l’IPEV (institut polaire Paul Émile Victor). 
En tenue de "manipeur" aux côtés d'un Grand Albatros. photo DR
Il arrive à Crozet le 12 novembre 2014 et y restera jusqu’à l’OP4 de décembre 2015. Au préalable, il a suivi une formation accélérée de deux semaines dans les différents laboratoires concernés à Strasbourg. Sa fonction ici consiste à soutenir tous les scientifiques dans leurs programmes.
Après avoir réparé le câble il faut tester la ligne. Photo: Alain RICCI
Il faut faire face à toutes les pannes d’équipements, comme un récemment le spectrophotomètre qui mesure la pigmentation du bec et des plumes des Manchots royaux ou encore remettre en service la station du marégraphe à la Baie du Marin. L’éloignement rend vulnérable tous les programmes et la moindre panne sur un équipement peut avoir des conséquences sur la poursuite de la recherche sur place.
Ce jour-là, il est aussi dans les mesures...mais de poussins Manchots royaux, longueur du bec, des ailerons et des pieds. Photo: DR
Il a également en charge la maintenance et le réapprovisionnement des trois  cabanes de transit. Dès qu’il en a l’opportunité, Jonathan se propose pour aider les « manipeurs » dans les différents programmes. Il se retrouve aussi parfois aide anesthésiste, préparateur en injection ou encore effectue les mesures sismologiques ou sur le magnétisme et mesures absolues.

Jonathan en assistant de bloc. photo: Camille Dupaigne
Il lui arrive également de participer au nourrissage des jeunes Manchots.
Sa contribution est d’autant plus appréciée car la campagne d’été a été réduite de deux mois pour permettre la jouvence du Marion Dufresne. Il y a donc moins de scientifiques présents sur base, sans pour cela que l’activité des programmes ait été réduite; l’entraide joue à fond!

Dans sa nouvelle vie à Crozet, il apprécie cette communauté hétéroclite constituée de militaires, de scientifiques et de contractuels qui fait la richesse du groupe.
Sa polyvalence l'amène également à participer à la sécurité de la zone de dépotage de l’hélicoptère en compagnie de Philippe et Clara. Photo: Alain RICCI
Dès qu’il en a l’occasion il s’entraine au jonglage, un de ses hobbies, avec la ferme intention d’arriver à franchir le cap d’un jonglage à cinq balles à son retour…

Autre défi, parcourir un Marathon, et là il a de quoi s’entrainer sur les transits de l’île mais attention il y a de la concurrence!
A l'entraînement, Sébastien, Camille, Yann, Mohamed et Jean-Daniel...il ne manque que Jonathan!
Son avenir après Crozet, c’est peut-être se mettre à disposition des laboratoires pour répondre à leurs besoins en matériels spécifiques de recherche et dont il connaitra les applications sur le terrain; mais ça c’est encore trop loin et il se donne le temps d’y réfléchir...

lundi 23 février 2015

Photo de la semaine 09

Après la photo délicate de la semaine passée sur des Albatros Amoureux et leur poussin, voici cette semaine un cliché de l'animal le plus imposant de l'île réalisé par Anaïs, notre ingénieur en pharmacologie et biologie, qui a sortie un jeune éléphant de mer mâle de sa phase de repos.
Photo: Anaïs RAMEAU
L'éléphant de mer austral, nom anglais: Southern elephant seal, a l'habitude de tenir lieux de vie sur des plages dégagées de sable et de galets. De taille imposante, (ici, le mâle subadulte fait déjà près de quatre mètres pour un poids avoisinant les 3 tonnes) Il rampe à la manière d'une chenille et n'hésite pas à remonter dans les vallées pour se fraîchir dans les trous bourbeux. 

Pour le plaisir de le voir d'un peu plus près, seulement au téléobjectif !

mercredi 18 février 2015

Courrier des lecteurs sur la Philatélie à Crozet

M.Xavier Langlet, fidèle lecteur du blog et passionné des TAAF m'a transmis des informations complémentaires à l'article de la photo de la semaine 08 sur la philatélie. J'ai souhaité vous faire partager ces informations.
... Concernant la date d'ouverture de l'agence postale à Crozet, il faut se reporter à l'Arrêté n°13 du 31 août 1961 de l'Administrateur Supérieur, portant création du bureau des Postes et Télécommunications à Crozet. Ce dernier précise à son article 3 que "ce bureau sera ouvert à titre temporaire pendant la campagne d'été 1961 - 1962". 
Cela signifie que l'agence postale était réglementairement ouverte dès l'arrivée du M/S Galliéni dans l'archipel le 20 décembre 1961 (mouillage en Baie du Marin à 06h12 selon de livre de bord du Galliéni). 
Dans les faits, les conditions météo n'ont permis de débarquer que le lendemain 21 décembre 1961 (première liaison avec la terre à 06h00). C'est ce jour que l'agence a ouvert de manière confidentielle (le personnel était occupé à débarquer et le courrier à cette date est très peu courant) à bord du navire.
 

On retrouve ensuite un courrier peu courant également à la date du 25 décembre 1961 réalisé à terre, puis des courriers du mois de janvier 1962.

Le courrier le plus volumineux de cette mission est en date de fermeture de l'agence postale le 4 février 1962 . Ce courrier a, en fait, été réalisé à bord du Galliéni, lors du trajet entre Crozet et Amsterdam ; la date étant fixée au moment où le navire quittait Crozet.

Commentaire et documents de M. Xavier LANGLET

mardi 17 février 2015

Sur le chemin d’un transit vers La Pérouse



A partir de la base Alfred Faure, trois grands itinéraires de transit sont répertoriés pour rejoindre les trois cabanes de l’Île de la Possession. Le premier vers la Baie Américaine, le second pour Pointe Basse et le dernier pour La Pérouse.

Sur le chemin menant à la cabane de La Pérouse on aperçoit les 150 caillebotis installés par les agents de la réserve naturelle afin de limiter l'impact au piétinement dans des zones humides et boueuses par exemple. Le Skua est toujours curieux de rencontrer des nouveaux hivernants...Photo: Anaïs RAMEAU
La manipe de la réserve naturelle organisée ce mois-ci par Suzanne (agent de la Resnat) consistait à se rendre à la cabane de La Pérouse pour travailler sur la cartographie des espèces endémiques, introduites et invasives sur le parcours mais aussi sur le secteur au pourtour de la cabane.
L'équipe constituée par Suzanne (chef de manipe à droite) Anaïs (programme 131 au centre) Maxime (informaticien programme 231) et Alain (Discro à gauche) a donc pris le départ de cette randonnée le 12 février.
Le parcours pour se rendre à La Pérouse est très accidenté et présente des dénivelées importantes dans certains secteurs. L'itinéraire passe par le Branca, la Malpassée, le Styx, le lac Perdu et la vallée des Géants. Il faut compter environ 6 heures pour parcourir le trajet.

Arrivée dans la baie du "La Pérouse". Photo: Anaïs RAMEAU
Une des difficultés consiste à éviter le piétinement de certaines espèces végétales et emblématiques de l'île comme les Azorelles ou le chou de Kerguelen par exemple. Il faut donc sauter de pierre en pierre quasiment en permanence.
Chou de Kerguelen. Photo: Anaïs RAMEAU

Le paysage est magnifique alternant des pentes volcaniques, des ruisseaux, un lac sur un haut plateau, un canyon qui s’enfonce vers la mer laissant apparaitre des falaises et des orgues basaltiques. 


Des orgues basaltiques. Photos: Anaïs RAMEAU
Au bout du chemin, la cabane, simple cube de bois avec le strict nécessaire pour le confort de ses occupants (pas d’eau, ni d’électricité). Un vrai retour vers la nature où nous passerons deux nuits! A l'extérieur des touques de l'IPEV constituent les réserves de nourriture.

L’observation aiguisée de Suzanne concernant la végétation lui permet de renseigner une cartographie de la zone par carroyage de 500 m². Toutes les espèces observées y sont consignées. (présence d’Azorelles, de choux de Kerguelen, de pissenlits, etc….)

Installés au bord de mer face au Téton de l'Amazone, le travail de recensement commence. Photo: Anaïs RAMEAU




















































































 



























          








Il a peu de faune dans ce secteur de l'île, mais on observe tout de même une colonie d'otaries, des Pétrels géants subantarctiques et des Manchots Macaroni et Papou.

Un Pétrel géant subantarctique sur nid.
Otarie de Kerguelen (Arctocephalus gazella)
Une colonie de Manchots macaroni installée sur les collines du bord de mer. Photos: Anaïs RAMEAU

lundi 16 février 2015

Photo de la semaine 08

Cette semaine je souhaitais mettre à l'honneur les philatélistes, fidèles correspondants des Terres Australes et Antarctiques Françaises.

En 1955, la loi qui crée les « Taaf » donne au Territoire son autonomie postale. Mais les premiers timbres-poste spécifiques seront seulement émis en 1956.

En 1961, la France décide d’installer une base scientifique dans l’archipel de Crozet. Une première mission exploratoire dirigée par Alfred Faure et acheminée par le navire « Gallieni » débarque sur l’île de la Possession le 17 décembre 1961. Elle y séjourne jusqu’au 4 février 1962 et y installe une station météorologique automatique. Ce n’est que l’année suivante que l’occupation de la base devient permanente et définitive. Néanmoins une agence postale fonctionna du 20 décembre 1961 au 4 février 1962, pendant la mission exploratoire.
Des courriers originaux et pleins de créations talentueuses parviennent à notre gérant postal. Ici, un exemplaire parmi d'autres qui met en scène des Manchots Gorfous sauteurs. DR: Kriska
Les prochains courriers arriveront vers le 15 septembre 2015 sur Crozet. Pour cette année exceptionnelle en terme d'évènements (60 ans des TAAF et 20 ans du Marion Dufresne)  ne tardez pas à poster vos enveloppes!
Toutes les informations utiles sur le site des TAAF: http://www.taaf.fr/Postes-et-philatelie-des-TAAF