Anaïs, scientifique de l'IPEV, nous propose de faire connaissance avec un oiseau qu'elle a côtoyé régulièrement en Baie du Marin dans le cadre de son travail. Il est devenu son volatile préféré sur l'île, bien que cet animal ne soit pas toujours très apprécié à sa juste valeur, selon elle.
Photo: Anaïs RAMEAU |
Ces oiseaux
marins ne sont à terre que pour la période de reproduction, d'octobre à avril.
Le reste de l'année, ils sont en haute mer, lieu où ils pêchent. Nous n'avons donc
pas de Skuas à la plage en ce moment.
Avec leur bec crochu et leur habitude alimentaire, Anaïs dit que ce sont "de petits aigles à pattes palmées". Photo: Anaïs RAMEAU |
Les skuas
appartiennent à la famille des grands labbes. Ils ont globalement l'apparence
des goélands, mais sont un peu plus gros et ont le plumage marron clair, à
l'exception de quelques plumes au bout des ailes qui sont blanches. En
vieillissant, ils ont de plus en plus de plumes beiges sur le haut du corps.
Ils font jusqu'à 2.5 kg, pour une envergure allant de 1.20 m à 1.60 m et madame
skua est légèrement plus grosse que monsieur.
Photo: Anaïs RAMEAU |
Ils se nourrissent des carcasses
laissées par les pétrels, mais ils arrivent à voler les œufs et petits
poussins des manchots royaux. Ils chassent aussi les rats et des oiseaux plus
petits (océanites, prions et même occasionnellement les Chionis). Ils chassent
en général par couples et ont une zone de chasse.
Skua en pleine chasse lors du survol de la colonie de Manchots royaux . Photo: Anaïs RAMEAU |
Un couple de
skua peut pondre 1 ou 2 œufs qu'ils couveront à tour de rôle pendant une
trentaine de jours. Ces oiseaux sont capables de faire une ponte de
remplacement s'ils perdent la première ponte.
Les poussins skuas sont nidifuges, ce qui veut dire qu'au bout de quelques jours, ils quittent le nid et se promènent autour. Photo: Sébastien LOO |
Ils sont très impressionnants, car ils seront autonomes
en 40-50 jours et qu'ils atteindront leur taille adulte en ce laps de temps : cela
se traduit par une croissance de 3mm dans les ailes et 1mm dans les pattes par
jour durant une période d'une dizaine de jours!
Ce sont des
oiseaux curieux et intelligents et n'ayant donc pas peur de l'Homme et arrivent
à nous voler ce qui n'est pas surveillé (nourriture et même les éponges).
Ils défendent leur zone de chasse et autour du nid en gonflant la poitrine, relevant les ailes et en poussant des cris stridents "skua skua". Photo: Alain RICCI |
Photo: Anaïs RAMEAU |
À l'inverse,
ils sont parfois maladroits, ce qui peut aboutir à un skua manquant son
atterrissage et se retrouvant une patte de chaque côté de la barrière ou à une
chute parce qu'il s'est marché sur sa deuxième patte palmée... (Fou rire garanti)
Lors du mouillage du Marion Dufresne, ils aiment bien trôner sur le mur de la palissade. Photo: Alain RICCI |
En novembre, les skuas cherchent un partenaire et effectuent des vols de poursuite
et défense du territoire : au final, ils ne regardent pas vraiment où ils vont
et c'est comme ça que l'on se prend un skua en pleine tête... (et bim!)
Reportage: Anaïs RAMEAU - VSC - IPEV
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