OP Swings 2021 : au revoir, Anne !

Mardi 9 février, 7h du matin, le Marion Dufresne mouille dans la Baie du Marin. Il était en effet prévu qu’au cours de la campagne SWINGS, il vienne chercher Anne Cillard, manchologue à Crozet. 

                                    Arrivée du Marion Dufresne © Sébastien Le Porh

Anne a débarqué sur l’île de la Possession le 16 novembre 2019. Elle a traversé les missions 56, 57 et 58 avec le sourire, s’adaptant à tout et à tout le monde.

Responsable de la mise en œuvre du programme 119 (laboratoire IPHC, UMR 7178 CNRS-Unistra à Strasbourg), son travail a consisté à collecter des données sur les manchots royaux pour étudier les relations entre performances en mer (zone d’alimentation) et à terre (reproduction) ainsi que les liens entre la morphologie, la physiologie et le comportement durant la reproduction. Mathilde Lejeune prend désormais son relais.

 

Anne Cillard avec son ciré signé par toute la base © Sébastien Le Porh

 

Anne et Mathilde Lejeune, qui lui succède sur le programme 119 © Sébastien Le Porh

A 7h30, bien équipée et après quelques acrobaties, Anne a pu monter dans le workboat, disant adieu au personnel et à ses manchots le cœur bien serré. 15 minutes après elle embarquait sur le Marion.

 

Arrivée du workboat du Marion © Guillemette Choquet

            Anne bien équipée © Sébastien Le Porh

                Le départ © Sébastien Le Porh

                                                    Au-revoir... © Sébastien Le Porh

                                                Montée dans le Marion © Sébastien Le Porh

            Même les orques la saluent après le départ du Marion © Mariane Benoit

La voilà partie, elle sera rejointe dans plusieurs jours par quelques autres de Kerguelen, dont Pierre Carette qu’elle a bien connu ici à Crozet ; ils pourront enfin se reposer un peu tout en suivant la passionnante expédition scientifique en cours.

L’enjeu de la campagne Swing 2021 (48 scientifiques, 52 jours de mer), est en effet d’étudier le rôle de l’océan austral dans la séquestration du CO2 atmosphérique. Pour comprendre ce rôle, les chercheurs analysent l’activité biologique (photosynthèse en surface, chaine trophique, export de matière carbonée vers les abysses, séquestration dans les sédiments) et la circulation océanique (courants marins, transports de masses d’eau). Appréhender ces processus requiert d’être capable de les quantifier, ce qui est en partie possible grâce aux mesures de traceurs dits "géochimiques". La grande majorité de ces traceurs sont des éléments chimiques présents en concentrations infimes dans l’eau de mer et sont étudiés grâce à des prélèvements.

Anne pourra suivre ce travail de recherche et découvrir de nouveaux paysages, durant environ un mois, au bout duquel elle mettra enfin pied à terre à La Réunion puis prendra quelques congés pour rejoindre ses proches.

Elle était un peu notre… doyenne et notre mascotte ! Aussi, avec Alain Matile, Chef du service télécommunications, gérant postal et dessinateur à ses heures perdues, nous avons décidé de rendre hommage à son départ en introduisant dans ce blog un chionis (cf. article du 3 novembre). Anne a côtoyé au quotidien cette espèce, très présente en Baie du Marin qui a été son QG durant quinze mois. Cet oiseau prend désormais son relais comme mascotte…

 

                                                        Chagrin de Chionis © Alain Matile