Une rotation australe par Rébecca
En vu des récents évènements qui sont arrivés à mon bonnet, on m’a demandé d’écrire un article sur le blog du district. C’est donc avec grand plaisir que je vous raconte aujourd’hui, l’histoire du bonnet de ma grand-mère !
Tout
commença à OP1 lorsque dans un de mes colis je découvris un magnifique bonnet
que ma grand-mère m’avait tricoté. Evidemment je l’ai adoré de suite et donc
non peu fière de ce dernier, je le portais tous les jours. J’étais persuadée
qu’il me permettrait de garder ma tête au chaud durant tout l’hiver austral.
Enfin, c’est ce que je pensais jusqu’à ce fameux jour, où
l’Osiris, un bateau de surveillance des pêches, est venu nous rendre visite. Le
9 mai, au petit matin le Discro m’avait proposé de visiter ce bateau. Beaucoup
d’autres avait refusé de monter à bord, car disons le dès maintenant, le mal de
mer et la traversée en zodiac avant d’atteindre le bateau ne sont pas toujours
bien vécus… Mais c’était sans compter sur mon manque d’aventure des derniers
jours, j’ai donc sauté sur l’occasion !
L'Osiris et son zodiac devant l’île de l’Est |
L’Osiris ne possédant pas d’hélicoptère, l’embarquement ce
fait par zodiac depuis la plage de la Baie du Marin. Le principe est de pousser
cette petite embarcation contre les vagues et de sauter dedans au moment le
plus opportun.
Evidemment, tout ne se passa pas comme prévu… suite à quelques problèmes d’informations et de coordinations, je me suis vite, trop vite, retrouvée devant une vague de même hauteur que moi, sans aucune prise sur le zodiac… ni une ni deux, je me retrouvais sous l’eau, les mains dans le sable, avec pas moins de cinq bras différents pour me tirer vers la surface. Heureusement plus de peur que de mal, gros fou rire en sortant de l’eau, j’avais juste manqué le premier zodiac et j’étais trempé des pieds à la tête !
Le temps que le zodiac revienne et que je retente ma chance, je suis vite partie me changer pour enfiler des vêtements secs et mettre mes affaires mouillées dans un sac poubelle.
A la fin de la journée, suite à toutes ces péripéties (et
j’en passe), tous les Crozétiens étaient de retour sur l’île et nous disions au
revoir aux derniers membres de l’équipage de l’Osiris. Ce n’est que trop tard,
en cherchant mes affaires mouillées, que je me rendis compte que mon sac avait
était confondu avec le sac d’un des marins. Manque de chance, mon bonnet et mes
autres affaires se retrouvaient sur le bateau, et il était trop tard pour les
récupérer…
C’est ainsi que mon bonnet commença son aventure solo.
Le voyage du bonnet |
Après Crozet, il passa quelques semaines en mer. L’Osiris
l’emmena à Kerguelen, à Amsterdam, puis faire le tour des îles éparses avant de
revenir à la Réunion où il a été confié au siège des TAAF. Grâce au capitaine
de l’Osiris, à quelques mails et à l’implication du Discro, mon bonnet se
retrouva ensuite à bord du célèbre brise-glace français, l’Astrolabe. Un petit
tour au Cap, en Afrique du Sud avant de rentrer et 2 mois après sa disparition,
mon bonnet était de retour à Crozet !
Une petite histoire qui se finit bien et qui même à une
échelle minime, reflète la solidarité qui règne au cœur de ces environnements
isolés que sont les australes. Merci à ma grand-mère de m’avoir tricoté ce
bonnet sans qui, toute cette histoire n’aurait pas été la même et merci à tous
ceux qui ont participé au rapatriement de mes affaires sur cette île du bout du
monde que j’aime tant.
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