Quelques semaines après sa naissance (la durée étant
différente selon les poussins et peut également être affectée par la météo), le
poussin s’émancipe thermiquement de son parent, ce qui signifie qu’il n’a plus
besoin de rester tout le temps sous la poche incubatrice de celui-ci. Il reste
alors à ses côtés, les deux parents continuant de se relayer auprès de lui et
de le nourrir très fréquemment. A l’âge d’environ un mois et après une première
phase de croissance rapide, les parents commencent à le laisser seul sur la
plage alors qu’ils repartent en mer pour chercher de la nourriture pour
eux-mêmes et pour leur progéniture.
Nourrissage du poussin par son parent. La nourriture est conservée non digérée dans l'estomac de l'adulte en vue du nourrissage. |
Pétrel géant au milieu de la manchotière |
Crèche de poussins début mai sur la plage de la BdM |
Crèche de poussins en octobre 2019 sur la plage de la BdM |
Au fil des semaines, les parents vont peu à peu les nourrir moins fréquemment du fait de l’éloignement de la ressource alimentaire. Entre temps, les poussins ont pris beaucoup de poids afin de leur permettre de rester de longues périodes sans être nourri. Un poussin pèse en moyenne 230 grammes à sa naissance et peut gagner jusqu’à onze kilos durant ses trois premiers mois d’existence où ses parents l’alimentent très régulièrement. Durant l’hiver austral, il pourra perdre jusqu’à 50% de son poids.
En ce mois de mai, les premières crèches se forment dans les
différentes manchotières de l’île de la Possession même si l’on y voit encore
de nombreux manchots adultes. Bientôt, ceux-ci seront de moins en moins
visibles, partant sur de longues distances en mer pour se nourrir. La prochaine
étape pour leurs poussins arrivera entre leur dixième et leur douzième
mois : ils changeront alors de plumage pour en obtenir un étanche et
pourront à leur tour partir en mer.
Articles précédents:
La naissance du poussin et ses premières semaines (4/6), la ponte et l'incubation de l’œuf (3/6), les parades et le cantonnement (2/6), la mue (1/6).
Merci aux manchologues Anne Cillard (Prog. 119) et Pierre
Carette (Prog. 137) pour leur aide dans la rédaction de cet article.
Carette (Prog. 137) pour leur aide dans la rédaction de cet article.
Photos de Jean-François Attard, Pierre Carette et Aurélie Dupont
5 commentaires:
Merci pour cet intéressant article. Vous évoquez un taux de perte important chez les jeunes poussins dû aux prélèvements effectués par les pétrels géants. Ce taux a-t-il été chiffré ? Autrement dit, sur cent poussins, combien tombent entre les becs des pétrels ?
Pierre M.
Bel article et excellentes photos précises concernant le plumage des adultes et ceux des jeunes manchots.
Merci à vous tous.
Bernard de l'Aveyron.
Bonjour Pierre,
Il n'y a a priori pas d'étude chiffrée sur cet aspect, c'est une observation effectuée par les manchologues présents presque tous les jours en Baie du Marin et qui constatent que les chances de survie chez des poussins faibles sont peu élevées, que ce soit en raison des pétrels, des skuas ou du froid.
Bien cordialement,
Bonjour,
Merci pour ces éléments. Continuez à nous donner des nouvelles de la faune qui peuple l'île. C'est passionnant !
Cordialement,
Pierre M.
Merci à vous de nous suivre!
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