Avec la saison de la reproduction, la plage de la Baie du Marin s'est couverte de nicheurs. De nombreux poussins sont nés à présent, et grandissent à toute vitesse. Mais il reste plein d’œufs non éclos, et des couples en sont encore au stade de la parade nuptiale.
Un œuf bien visible couvé par le parent, qui dispose pour cela d'une poche ventrale adaptée - Photo : Gilles ROMEDER |
Malgré toute l'énergie qu'ils consacrent à leur couvaison, l'échec reproductif est massif - on parle de 50% de perte. Nous assistons ainsi très régulièrement à des vols de poussins, enlevés par les prédateurs à leurs parents.
Si les skuas préfèrent un poussin un peu dodu, ils n'hésitent pas à chaparder un œuf à découvert, notamment pendant l'échange entre parents. Ces derniers doivent en effet "shifter" (=échanger) leur œuf lorsque le parent en mer revient après s'être nourri, pour que le couveur parte à son tour se renourrir.
La scène est toujours impressionnante : l'oiseau fond depuis le ciel sur sa proie, l'arrache au malheureux parent, et repart aussitôt en vol. Il réussit la prouesse de ne pas casser l’œuf, qu'il tient habilement dans son bec comme l'illustre la photo ci-dessous.
Cet après-midi, j'ai d'ailleurs moi-même assisté à ce spectacle : un oiseau chapardeur est venu déposer un œuf presque à mes pieds, intact. Aussitôt, de nombreux volatiles - j'en ai compté 21 - se regroupaient, l'un deux finissant par intimider tous les autres. Mais à l'instant où il trouait la coquille, tous se jetèrent sur l'objet de leur convoitise, comme des possédés. Autant dire qu'il n'en restait plus grand chose quelques instants plus tard...
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