L’île de la Possession a une superficie de 150 km2. Afin de
faciliter les manips ayant lieu aux différents coins de l’île et d'y permettre
des séjours de plusieurs jours, il existe trois cabanes, sorte de petits
refuges, permettant aux scientifiques et aux personnes les accompagnant pour
les aider dans leurs activités de dormir sur place. Ce sont de petites
structures en bois, d’une capacité de quatre à cinq lits, construites et
entretenues par l’IPEV.
Intérieurs des cabanes de La Pérouse et Pointe Basse |
Celle de La Pérouse, située au Sud de l’île et à
environ 5 heures de marche de la base, est la plus petite des trois. Elle
est tire son nom de la Baie de La Pérouse située à proximité de la cabane et
qui fût nommée ainsi en souvenir de la mission hydrographique de l'aviso La Pérouse dans les australes en 1949.
‘‘Posée au milieu de la
Vallée des Géants, à deux pas de l'arrête des Djinns qui comporte les plus
hauts sommets de l'île dont le pic du Mascarin, la cabane de La Pérouse est
certainement le lieu qui aura le plus marqué mon hivernage. La vue donne une
véritable leçon d'humilité, la sensation d'être un grain de poussière entouré
par cette nature protectrice qui est si chère à nos cœurs.’’ Raphaël, Log IPEV
Vue depuis la porte de la cabane de La Pérouse |
La cabane de BUS (abrégé pour Baie US), au Nord-Est de
l’île, semble posée sur la plage de la Baie Américaine qui doit quant à elle son
nom à un navire phoquier anglo-saxon du XIXe siècle,
l'America. Elle se rejoint, après
2h30 de marche et avoir traversé la Petite
Manchotière.
"Petite par sa superficie mais immense par sa beauté,
l’île de la Possession nous réserve bien des surprises ! L’une en
particulier est la Baie Américaine (surnommée BUS par les hivernants). Une fois
passé le Morne rouge, apparaît une plage immense, située dans la vallée des
Branloires où coule la rivière Moby Dick. Perchée au-dessus du sable, se dessine
alors une petite cabane sommaire mais
importante pour les scientifiques qui s’y rendent pour travailler et
observer nature et animaux. On peut aussi y voir d’anciens vestiges de
campement phoquiers du 19ème siècle. Pour ma part, BUS est l’un des
plus beaux endroits de l’île." Jérôme, Infra
La cabane de BUS sur la plage de la Baie Américaine |
Enfin, la cabane de Pointe Basse, au Nord-Ouest de l’île est la plus grande et la plus occupée durant
l’année. Située à proximité du site de Jardin
Japonais où se trouvent des colonies de manchots royaux et papous, il faut
7 heures de marche environ, en passant par le col 600 (pour 600 mètres), pour y
accéder depuis la base Alfred Faure.
Lever de soleil sur la cabane de Pointe Basse |
"Lorsque l'on arrive
du col 600 et que l'on voit au loin la cabane de Pointe Basse perdue au bord de
la rivière, avec au fond, d'un côté le Champs des Albatros, et de l'autre le
Cap Vertical qui surplombe le Jardin Japonais, la sensation est vraiment
magique. Ce n'est pas qu'une cabane mais un ensemble de petites cabanes
constituant un lieu de vie pour faire de bons petits plats, se détendre,
discuter, partager du temps les uns avec les autres. Une partie dortoir avec 4
couchages, le Magasin ou "Mammouth" qui permet de conserver tout ce
qui touche à la nourriture pour l'année, une autre petite cabane appelée
"Le Tétris" pouvant servir pour un lit supplémentaire si besoin et
pour finir "l'Arbec" de Pointe Basse où est entreposé tout le
matériel utilisé pour les manipulations ornithologiques ou d’autres programmes
scientifiques.
Il fait bon vivre
dans cette cabane, la rivière passe à côté, les animaux se font entendre et
c'est un vrai plaisir de pouvoir y aller en "manip" !"
Guillaume, Gérant Postal et Télécommunications.
Toutes ont leur charme propre et font l’objet de souvenirs et anecdotes des nombreux hivernants y ayant séjourné depuis leur construction. Certains d’entre eux sont d’ailleurs consignés dans les carnets d’arbec, sortes de livres d’or des cabanes dont les premiers datent des années soixante-dix, remplis d’histoires et de messages laissés par ceux qui y ont transité et ont écrit une partie de l’histoire des TAAF.
Photos de F. Audon, L. Chambrin, A. Dupont, R. Gilly, F. Lacoste et G. Zaletto
8 commentaires:
Bonjour à tous
Que de bon souvenir en revoyant ces cabanes, mais de mémoire de la 52, il me semble que l'intérieur de la Pérouse est celui de Pointe Basse.
Bonne mission
Yann
En effet! La première photo est de la cabane de La Pérouse mais la seconde est bien de Pointe Basse, merci pour la relève de cette erreur, la légende est corrigée!
Bonjour,
Merci pour toutes ces informations et photographies récentes !
Néanmoins il me semble que le site de Lapérouse tire son nom de la "Baie du Lapérouse", nommée d'après l'aviso Lapérouse venu à Crozet en 1949 (alors que le navigateur n'y a jamais mis les pieds).
La borne située au-dessus de la grande manchotière doit d'ailleurs toujours porter les plaques posées lors des passages du Bougainville, du Lapérouse et du Galliéni ?
Bien vu Yann. Patou de la 52
Bonjour, En effet, renseignements pris, c'est bien en souvenir du passage de l'aviso La Pérouse que la baie, et donc la cabane, ont été nommées ainsi.
La borne de la grande manchotière porte toujours les plaques posées pour les passages des navires mentionnés.
Je pense que la cabane du SUP n'est pas identifiée au bon endroit sur la carte détaillée, elle serait dans la baie juste à gauche de celle actuellement identifiée, là où la rivière Moby Dick retrouve le large
Effectivement Luc, la cabane de Baie Américaine n'est pas positionné au bon endroit, à gauche de la sortie de la Vallée des Branloire.
Quelqu'un saurait ce qu'est devenu la cabane de la crique de Noël, réalisé par le bout de bois à partir de conténaires, démontable et héliporté en 1987 (cro24) pour les besoin du bio qui réalisait la première étude sur les Orques de Crozet.
François BoutFil de la 24.
Bonjour François... vous posez cette question précisément à une période où la cabane de la crique de Noël, inutilisée depuis des années (et tombée en ruine depuis), vient d'être démantelée. La zone a été rendue à la nature et les matériaux seront évacués par hélico vers la base à l'OP3, début novembre, pour tri et dépollution...
Ce fut cependant une belle construction, utile et agréable, d'après les archives... Ainsi va la vie sous le vent des terres lointaines...
Pour Luc et François : vous avez bien raison quant à la position de la cabane BUS ;-)
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