dimanche 27 novembre 2011

Exercice de sécurité "hélico"

Les rotations du Marion Dufresne sont rares dans les terres australes (4 rotations, dont celle de mise en place). Autant vous dire qu'elles sont préparées minutieusement ! Au-delà de la relève d'hivernants et de la visite de passagers en transit, ce sont des opérations logistiques importantes.
Une partie est réalisée grâce à l'hélicoptère embarqué sur le navire. C'est le vecteur de transport privilégié pour les personnels et pour les charges jusqu'à 750 kg.
Il faut rappeler aux hivernants les dangers de cet aéronef qui déplace des vents violents, qui possèdent des pales dangereuses, un rotor arrière souvent invisible et qui doit lui-même lutter pour se stabiliser dans le contexte austral.

Moïse, le chargé de prévention et son adjoint, Seb

Laetitia et JP, équipe de DZ

Le rappel des consignes
L








































Le rappel des règles de sécurité est d'abord dispensé par le responsable "prévention/sécurité" de la base et du BIBCRO, sur l'aire de poser de l'hélicoptère (DZ). L'équipe, limitée, est équipée de vêtements de couleurs voyantes, de casques et de lunettes de protection. Ce sont eux qui effectuent les "va et vient" entre l'aire d'accueil et l'hélico, guidant les passagers ou transportant les colis.
Nous allons faire face, aujourd'hui (et par un temps exceptionnellement magnifique !) à un petit "crash" juste sur la DZ. Le pilote est commotionné et un début d'incendie se déclare. La procédure est lancée, chacun a son rôle, et le travaille...



Evacuation du pilote

















Pour ne pas faire les choses à moitié, et peut-être pour profiter de ce soleil radieux, nous simulons ensuite un début d'incendie à la coopérative, occasionné par un débris de l'hélico.


Mise en place des "lances"

L'équipe d'attaque


Nicolas, coordinateur de l'exercice

La "lance" de couverture

Tout est maîtrisé, avec des petites erreurs sans conséquences - dans la procédure générale - mais c'est également le but de ces exercices permanents : acquérir des automatismes pour minimiser les incidents.
Nous sommes prêt à accueillir le Marion, dans une dizaine de jours...

vendredi 18 novembre 2011

La relève des "Ornitho-thermo"

Depuis "KEOPS2" se déroule la passation de consignes entre l'ancien et le nouveau responsable du programme 131. Ces deux jeunes scientifiques, au solide bagage universitaire, sont aussi des randonneurs accomplis et des hivernants très impliqués dans la vie collective.
Pierre-Axel MONTERNIER (dit PAX) est en place depuis le 11 novembre 2010. Il quittera - avec regrets - Crozet fin mars 2012. Une sacrée mission... A 26 ans, c'est le doyen de nos VAT. Calme et réfléchi, sa sensibilité est en parfaite symbiose avec l'environnement sauvage et (plus ou moins) délicat de l'île. Il vient de Lyon et continuera ensuite ses études jusqu'à l'obtention d'un doctorat en Biologie, spécialité "physiologie".

Pierre-Axel dit "PAX"

Paul BOLOT est arrivé avec la campagne océanographique de l'IPEV le 15 octobre dernier. Ce niçois est du même "moule" que son prédécesseur... Sa curiosité fait plaisir à voir, dans tous les domaines. A 23 ans, c'est du coup le plus jeune de la mission. En poste depuis un mois, il prend ses marques en douceur, et a déjà effectué plusieurs sorties "hors base" avec succès. Il a le même profil que PAX et aura certainement la même poursuite de carrière.

Paul 

Que font-ils exactement ? C'est simple...

"L'objectif de notre programme est de connaître avec précision comment le Manchot Royal utilise son énergie alors qu’il est soumis à des contraintes environnementales fortes (froid…). Notre travail porte sur l’étude de la dépense de l'apport énergétique (nourriture) à différentes étapes de sa vie et/ou en fonction des conditions auxquelles il est confronté. Le but est de comprendre ce qui se passe à l’intérieur des cellules. Pour cela nous mesurons l’activité des mitochondries qui sont les « centrales énergétiques » de la cellule. Les mitochondries fonctionnent comme un moteur de voiture : elles consomment un carburant (les nutriments issus de l’alimentation) pour produire de l’énergie (dans les cellules c’est la molécule d’ATP). Seulement comme pour les moteurs de voiture, en produisant de l’énergie, les mitochondries dégagent de la chaleur. Les cellules sont capables de modifier leur fonctionnement pour, soit produire plus de chaleur, soit produire plus d’énergie. Le ratio entre le carburant consommé (oxygène + nutriments) et l’énergie produite par la mitochondrie (ATP) s’appelle le rendement énergétique."

















"Au début de sa vie le poussin de Manchot Royal ne plonge jamais dans l'eau. Il n'est donc pas exposé ni à l'eau froide, ni à l'effort physique. Cependant l’apport alimentaire du poussin est dépendant de ces parents. Dans les 1er mois de sa vie il est nourri régulièrement puis, au cours de l’hiver, il peut rester plusieurs semaines sans manger. Il faut alors qu'il constitue des réserves de graisse qui lui fourniront de l’énergie tout l’hiver pour lutter contre le froid. Cet hiver nous avons étudié le fonctionnement des mitochondries chez des poussins à jeun (non nourris) puis sur des poussins que nous avons nourris. L’objectif est de savoir si les poussins à jeun font des économies d’énergie (produisent moins de chaleur mais plus d’énergie en utilisant la même quantité de carburant) par rapport à ceux qui sont nourris et ainsi comprendre comment ils résistent à l’hiver.
Une fois adulte, le Manchot Royal doit chasser des poissons en mer pour se nourrir. Il doit pouvoir nager dans une eau froide pendant longtemps et fournir un effort physique important. C’est pourquoi cet été nous étudierons l’adaptation des mitochondries lorsque le manchot part en mer. Nous voulons savoir s’il existe des modifications du fonctionnement des ces « centrales énergétiques » afin de fournir une quantité d’énergie plus importante (pour la chasse) tout en luttant contre le froid de l’eau."














N'hésitez pas à laisser vos commentaires et poser vos questions à PAX et à Paul. Ils se feront un plaisir de vous répondre.




dimanche 13 novembre 2011

Et flotte le drapeau français...

L'archipel de Crozet est un "petit bout" de la nation française, on ne saurait l'oublier, tout spécialement lors de la commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918.
Associée initialement à la tombe du soldat inconnu, cet évènement est aujourd'hui par la volonté du chef de l'Etat l'occasion d'y associer tous les soldats français tombés au champ d'honneur dans les multiples conflits modernes.
Le chef de district, selon la volonté gouvernementale, a pavoisé la maison de France (la "Résidence") du jeudi 10 au samedi 12 novembre.



La cérémonie a réuni tous les hivernants, civils et militaires, le 11 novembre à 11h30. Nos militaires des trois armées ont fait honneur à la tradition, et la météo tout particulièrement clémente a permis de lire intégralement le discours 2011 du Président.





















Après une revue des troupes et des invités, les couleurs ont été hissés sur le district. Après lecture du discours officiel, la sonnerie aux morts et la minute de silence ont été respectées. Nous nous sommes ensuite réuni pour boire le verre du souvenir en salle commune.

Simon et nos "marins" 'les Premier maître JULE et QUADRATI


Le tout nouveau Premier maître QUADRATI, nouvellement promu















Benoit et le Premier maître JULE

L'Adjudant KNAJDER de l'ALAT


Pierre-Axel et le Maréchal des logis chef ALONSO

Le verre du souvenir au bar


lundi 7 novembre 2011

PARTEX volet 3 : L'armée de l'air (2)

Nous allons faire la connaissance du deuxième technicien de l'armée de l'air, l'adjudant Gaël LE GUILCHER.
Nous avons fêté ses 36 ans il y a peu de temps. En provenance - professionnelle - du CIRISI d'Evreux, c'est un breton "typique" ! Fier et têtu, il est surtout droit, juste et équitable. Appréciable, dans une vie en communauté réduite... Très concerné, ce sportif accompli est toujours à l'écoute, sans faire de mauvais jeu de mots. Grâce à sa personnalité clairement tournée vers les autres et à ses compétences, nous avons toujours le contact avec nos proches. C'est très important.




Laissons-le se présenter et nous montrer son travail.


"La mission du technicien Telecom est d’assurer le maintien en conditions opérationnelles et de faire évoluer les systèmes de tous les moyens dont il a la responsabilité, à savoir :

-          Les moyens satellitaires (VSAT, Inmarsat, Iridium).

Calage d'antenne satellitaire (VSAT)

-          La téléphonie (autocommutateur, téléphones filaires et DECT, Fax, support filaire).


Dépannage téléphonique


-          Les systèmes informatiques (ordinateurs, serveurs, imprimantes, scanners, modems).


Gestion des serveurs informatiques


-          Les moyens radios (relais, émetteur/récepteur, antennes).


Dépannage relais radio


-          Les panneaux d’alignement et balises maritimes.

Entretien des panneaux solaires


-          Les équipements météorologiques (capteurs, unité de traitement et de transmission).


Maintenance des moyens météorologiques


-          Les équipements du CEA (en sommeil pour l’instant).

      Chaque technicien a sa propre expérience professionnelle qui lui permet d’appréhender au mieux les différentes taches. Dans l’armée de l’air, les gens sont soit spécialisés en informatique, en radio, en satellite ou en téléphonie, d’où l’importance de savoir s’adapter très rapidement aux matériels mis à notre disposition. Des stages nous ont été dispensés en métropole et à la Réunion afin de mieux se familiariser avec notre futur environnement.

Dans la très grande majorité du temps, le travail s’effectue seul. Les personnels du siège ou des autres districts sont toujours disponibles pour nous aider à résoudre les problèmes complexes, nous ne sommes donc pas totalement dépourvu d’aides, de plus, le gérant postal est également un technicien qui peut nous épauler dans notre travail. Le personnel présent sur le district est également une aide précieuse lorsque le travail l’exige. Ceci a d’ailleurs été le cas lorsqu’il a été nécessaire de réparer le relais 26 situé à 7 heures de marches de la base, le chef infrastructure et le médecin m’ont aidé à transporter le matériel et effectuer la réparation.

Ce principe d’entraide fonctionne dans les deux sens bien évidemment, chacun essaie de faire coïncider ses impératifs avec l’ensemble des missions à effectuer sur le district. La participation aux programmes scientifiques, à la sécurité, à l’équipe médicale, aux travaux d’infrastructures, à l’entretien des bâtiments est une nécessité absolue sur la base.

Concernant les loisirs, je me suis investi dans la musique (un concert prévu d’ici peu), dans le fonctionnement de RadioCro, et bien entendu le sport grâce à une salle mis à notre disposition (rameur, tapis, musculation). La photographie est également un passe temps non négligeable car une quantité assez importante de clichés sont réalisés lors des sorties, ce qui nécessite un travail important de classement après coup !!! Le tennis de table, le billard, les fléchettes, le babyfoot, le cinéma et la lecture sont les activités qui permettent également d’oublier un peu l’éloignement et la séparation avec notre famille. Les moyens de communications dont j’ai la responsabilité me permettent de rester en contact avec ma compagne et nos 5 enfants, l’utilisation de la téléphonie et d’Internet dans ces terres inhospitalières sont une chance que nos « anciens » n’ont pas connue. Mon père étant un ancien hivernant de Kerguelen au début des années 80 connaît d’ailleurs bien cette isolement et reconnait les avancés technologiques qui se sont réalisées dans les terres australes. Il y a peu de temps, les communications s’effectuaient par des moyens radios, désormais, les systèmes satellitaires les ont totalement supplantés ce qui nous permet de garder un lien permanent avec la France.


En conclusion, l’expérience professionnelle et humaine que je suis en train de vivre correspond tout à fait à mes attentes. Je sais que les mois à venir seront certainement difficile à certains moments, mais que lorsque je serai de retour parmi les miens ne seront que de mauvais souvenir, et que seul les bons moments resteront".



Merci à toi Gaël. 




mardi 1 novembre 2011

Relève du programme 137

Vous vous rappelez, avec "KEOPS2", sont arrivées trois relèves de programme scientifiques ? Hé bien, l'une d'elles concerne le programme 137, également appelé "Projet ECOPHY ANTAVIA".
C'est le moment d'en savoir un peu plus sur ces fameux VSC (Volontaire service civique) qui, en qualité d'hivernants "biologiste", sont les responsables du protocole scientifique sur l'île de la Possession. Mais avant de vous parler précisément de Gildas et de Laetitia, il faut savoir en quoi consiste leur travail.
Les recherches du programme 137 concernent le manchot royal. Grâce au marquage et au suivi à long-terme par identification électronique de nombreux individus (observatoire "ANTAVIA" qui permet de s'affranchir du biais des bagues alaires : système automatique ou antenne mobile transportée ou non par un robot), les scientifiques cherchent à évaluer les capacités d'adaptation des manchots face aux changements globaux environnementaux (Euh...vous suivez ?).







Bien entendu, cela se recoupe avec d'autres études à terre et en mer. Il s'agit tout simplement (sic !) de relier la qualité de l'individu (traits morphologiques, physiologiques et comportementaux) et son histoire (âge, passé reproducteur, etc.). ANTAVIA permet notamment d'étudier les performances alimentaires en mer (et oui ! ces bestiaux peuvent faire 500 km vers le sud - Antarctique - pour se nourrir !).
Voilà en bref. Vous l'avez deviné, pour nous, d'un regard extérieur, cela correspond à des journées entières à manipuler des manchots à la "baie du marin". Du travail, ils en ont. A tel point qu'un petit coup de main est le bienvenu, pour notre plus grand bonheur. Imaginez prendre un "bébé manchot" de 5 à 7 kilos dans vos bras pour lui faire une prise de sang, lui mesurer les ailes et les pattes (magnifiques, les pattes...). Beaucoup de travail sur le terrain, avec des échéances précises, et un peu de bureautique - il faut bien transmettre les données.














Mais parlons maintenant de ces deux biologistes. Laetitia KERNALEGUEN, 24 ans, est sur Crozet depuis le 11 novembre 2010. Elle s'occupe de la campagne 2010/2011. Cette pétillante jeune femme est bretonne, mais réside plutôt à l'étranger, auprès de son père qui travaille à Taïwan. Sportive (rugby, aïkido, course à pied), c'est un véritable "touche à tout" qui bricole dans tous les domaines. Curieuse de la vie, de l'environnement, des autres, elle est véritablement positive et insuffle un vent de gaîté permanent à la mission. Elle nous quittera début janvier 2012.



Gildas LEMONNIER, 23 ans, est son successeur et va assurer la campagne 2011/2012. Ce normand est arrivé le 15 octobre dernier et repartira bien après le départ de la 49ème mission. Il a la "cool attitude" et prend le temps de s'installer. C'est la période de passation des consignes...



Merci, Laetitia et Gildas de nous permettre d'approcher ces fabuleux manchots si attachants.