jeudi 31 octobre 2013

Le district de Crozet jumelé avec des classes de la Réunion

L’administration des TAAF et le rectorat de la Réunion collaborent depuis plusieurs années et une convention de partenariat a été signée entre les deux institutions.
Dans ce cadre, des projets éducatifs sont élaborés entre des établissements scolaires et les districts.
Cette année, le district de Crozet est jumelé avec une classe de 4ème et une classe d’ULIS du collège Albert Lougnon (Le Guillaume), ainsi qu’avec la classe de CM1b de l’école Notre Dame de la Visitation (Saint-Paul).
Le DISAMS, le DISCRO et le DISKER avec les dessins des élèves lors du départ du Marion Dufresne
Les échanges entre les hivernants et les élèves permettent à ces derniers de vivre un peu au rythme des districts.
Ils peuvent ainsi découvrir l’organisation de la base, les différents métiers exercés sur les sites et bien sûr la richesse du patrimoine naturel de ces territoires.
Quand les programmes s’y prêtent, les enseignants utilisent les photos, les données ou les articles fournis par le district pour illustrer une thématique.
Au-delà de l’aspect pédagogique, cette collaboration permet en retour aux hivernants de garder un lien avec l’extérieur. De la correspondance classique et électronique est échangée régulièrement.

Les élèves de la quatrième ULIS avec des courriers envoyés par les hivernants

Les courriers, les photos et dessins des élèves sont affichées dans la salle de restauration.
Les hivernants qui le souhaitent peuvent participer à des évènements organisés par les établissements comme le cross de ce jeudi 31 octobre 2013.
Lors de cette manifestation, des classes du collège Albert Lougon, aux couleurs des différents districts (vert pour Crozet, rouge pour Kerguelen, bleu pour Amsterdam, jaune pour les Éparses et blanc pour la Terre Adélie) se sont affrontées sur un parcours de trois kilomètres.


Les élèves de 4ème "Crozet", en vert
Le départ de la course
L’école Notre-Dame de la Visitation a également organisée, sur le parcours de santé de Saint-Paul, une compétition entre les classes de CM1 et CM2 aux couleurs des différents districts.
La classe CM1b de l'école Notre Dame de la Visitation
Au même moment à Crozet, un cross a été organisé sur la piste reliant la base Alfred Faure à la Baie du Marin, malgré la pluie et le vent.
Avant le départ - Photo Régis Lerquemain
Une foule compacte attend les coureurs à mi-parcours - Photo Régis Lerquemain
Une photo avant de remonter le dénivelé de 140 m - Photo Régis Lerquemain
A l‘issue de cette journée, les photos des différents évènements ont été échangées entres les établissements et le district.

Le site du collège Lougnon -   http ://www.jumelagecollegelougnontaaf.com

lundi 28 octobre 2013

La production électrique à Crozet


Isolée du reste du monde, la base Alfred Faure est alimentée en électricité par une centrale performante.

Les trois groupes électrogènes de la marque SDMO fonctionnent au gasoil et sont équipés de moteurs John DEERE de 6,8 litres de cylindrée (6 cylindres en ligne).

Chaque alternateur de marque LEROY SOMER ALTERNATEUR PARTNER a une capacité de production de 144 KW/h (260A, 180KVA) avec une tension de sortie de 400 volts/50 Hz. Cette tension est alors élevée à 1500 volts à l’aide de deux transformateurs afin de limiter les pertes sur les lignes électriques.



Arrivée à son point de distribution dans l’une des 5 sous-stations HT/BT (haute tension/base tension) de la base, cette tension est alors abaissée en 400 volts/50 Hz par un transformateur afin de la rendre exploitable pour les utilisateurs.

En régime normal, un seul groupe est en fonctionnement pour répondre à une consommation électrique moyenne de 72 kilowatts/heure. Cela correspond à environ 400 litres de gasoil consommés par jour.
Si une pointe de consommation électrique se produit et qu’elle atteint 90% de la charge maximale du groupe en fonctionnement, le second se déclenche automatiquement.

Cette installation nécessite une maintenance rigoureuse, confiée à des professionnels hautement qualifiés de la Marine Nationale.

(Le chef centrale Mickaël PARISOT - Photo Régis LERQUEMAIN)
Après 750 heures de fonctionnement, les filtres à gasoil, à huile et à air doivent être changés. Le circuit d’huile et le circuit de refroidissement sont vidangés. Les huiles sont analysées.
Après 1500 heures de fonctionnement, les opérations de maintenance des 750 heures sont de nouveaux réalisées et sont complétées par :
-            - Un contrôle des jeux de soupapes
-            - Un contrôle des ouvertures de soupapes thermostatiques
-            - Un contrôle des jeux de l’amortisseur de vibrations du vilebrequin
-             -Le nettoyage du radiateur


(Le chef centrale Mickaël PARISOT – Photo Régis LERQUEMAIN)
Cette configuration permet à la base Alfred Faure d’être autonome environ douze mois.

En complément, une politique d’économie d’énergie est mise en place afin de faire baisser la consommation électrique.
Elle se traduit par l’équipement des points lumineux en ampoules basse consommation et par une sensibilisation des hivernants.

dimanche 20 octobre 2013

De la base Alfred Faure aux falaises de Pointe Basse : un transit de 6h de marche

Pour rejoindre le magnifique site ornithologique de Pointe basse, au nord ouest de l'île de la Possession, il faut prévoir environ 6 heures de marche quand les conditions météorologiques sont satisfaisantes.

Les randonneurs doivent signaler régulièrement leur position sur le trajet en communiquant  avec la base par radio VHF. Ces rendez-vous sont appelés "vacations radio" et correspondent à des points stratégiques de l'itinéraire.
20 minutes après avoir quitté la base...dans la pierre ponce du mont Branca -  photo Serge Fuster
Pour se rendre à Pointe Basse, il faut se signaler une fois arrivé à la Grande Cascade, au col 390, au col 600 et enfin arrivé à destination.
La Grande cascade - photo Serge Fuster
Entre la Grande Cascade et le col 390 s'étend le plateau Jeannel, un vaste espace caillouteux.
Puis, c'est la descente très raide du col 390 vers le fond de la vallée des Branloires, dans de la scorie particulièrement instable sous les pas.

Vue depuis le col 390 - photo Serge Fuster
Descente du col 390 vers la vallée des Branloires - photo serge Fuster
Après avoir traversé la vallée des Branloires, il faut entreprendre l'ascension du col 600, avec à la clé un panorama splendide qui s'offre à la vue des randonneurs.

Vue depuis le col 600 - photo Serge Fuster
La descente du col 600 vers Pointe Basse s'ouvre sur la Grande Coulée qui rejoint l'océan.

La Grande Coulée - photo Serge FUSTER

La descente vers la cabane (le petit point rouge) au bord de la rivière - photo Serge Fuster
Il faut suivre la rivière pour arriver à la cabane, située à environ 500 mètres des falaises, à la limite du champ des Albatros.

La cabane de Pointe Basse - photo Serge Fuster

Et enfin le site de Pointe Basse, avec les falaises dans lesquelles nichent les Albatros fuligineux à dos sombre.

Les falaises de Pointe Basse - photo Serge Fuster

mercredi 9 octobre 2013

Le manchot royal


Les criques et les baies de l’archipel des îles Crozet abritent la moitié de la population mondiale de manchots royaux, soit environ 455 000 couples.
Petite manchotière de la baie américaine - photo Timothée POUPART
Le manchot royal est la deuxième plus grande espèce de manchots après le manchot empereur. Adulte, il mesure jusqu’à 95 cm et pèse entre 12 et 14 kg.

Manchots royaux en baie du Marin - photos Serge FUSTER
Grâce à son plumage imperméable qui lui assure une excellente isolation thermique, et grâce à sa forme hydrodynamique particulière, le manchot royal est un excellent nageur qui ne se nourrit qu'en mer.

Il peut partir  pêcher pendant 2 à 3 semaines, et conserve le poisson dans son estomac  durant toute cette période pour ensuite revenir nourrir son poussin resté à terre.


Le manchot royal ne construit pas de nid pour protéger son unique œuf. Il le conserve entre ses pattes, tenu bien au chaud grâce à un repli de peau du ventre. Les parents se chargent alternativement de couver l’œuf pour pouvoir se nourrir. Sur terre, des oiseaux comme le Chionis, le Skua et les Pétrels géants attendent le moment propice pour voler les œufs et même s'attaquer aux bébés manchots.

Après l’éclosion de l’œuf (de janvier à fin mars), les poussins restent entre les pattes de leurs parents pendant 30 à 40 jours, puis deviennent autonomes. Recouverts de duvet marron, ils sont alors regroupés en crèche pour mieux résister au froid et aux prédateurs. Ils attendent ainsi leurs parents partis pêcher en mer, parfois très loin à la limite de la banquise antarctique.
Crèche de poussins en baie du Marin - Photo Serge FUSTER
Les poussins sont nourris au retour des  parents par régurgitation de poissons prédigérés. Pendant l’hiver, ils peuvent attendre plusieurs mois entre deux nourrissages (période appelée « le jeûne »).
Au printemps austral, les parents reviennent pour nourrir à nouveau leur poussin. C'est à partir de ce moment qu'il entame sa mue et perd son duvet. Devenu adulte 11 mois après sa naissance, le jeune manchot royal peut enfin prendre la mer où il faudra qu’il évite ses principaux prédateurs que sont les orques et les léopards de mer.
Après le départ de leur petit, les parents peuvent enfin reconstituer leurs réserves et muer à leur tour.
La mue du manchot royal - photo Serge FUSTER

mercredi 2 octobre 2013

La vallée des Branloires


La poursuite des opérations de baguage des poussins de grands Albatros a été l’occasion de parcourir la magnifique vallée des Branloires.



Située à quelques heures de marche de la base Alfred Faure (3 à 4h en fonction des conditions météorologiques), la vallée des Branloires est une zone marécageuse de 4 km de long et jusqu’à 2 km de large couverte de tapis mousses et de graminées.




Ces tapis dissimulent de nombreuses souilles et  petites mares parfois invisibles à première vue, dans lesquelles il est possible de s’enfoncer jusqu’à la taille.

Au milieu de cette vallée coule la Moby Dick River, alimentée par une multitude de petits ruisseaux.
Dans ce milieu très humide et particulièrement instable (d’où le nom donné à la vallée), il est indispensable de se déplacer avec des raquettes, ce qui permet par ailleurs d’éviter d’abîmer les mousses fragiles qui se développent dans cet environnement.




La vallée des Branloires débouche sur la baie américaine, appelée localement baie US, où se trouve une cabane en bord de plage, et qui permet d’héberger quelques jours les scientifiques qui « manipent » sur le terrain.

Photos Serge FUSTER
En cette période de l’année, les voisins les plus proches sont les éléphants de mer qui s’ébattent sur la plage à quelques mètres en contrebas.