Les îles Crozet (340 km2) sont composées de cinq îles volcaniques. La plus élevée culmine à 1 050 m. Le climat est typique de la zone subantarctique, particulièrement venteux et pluvieux, avec une température moyenne de l'air de 5°C et l'eau de 4°C.
L'archipel se situe entre les latitudes 45° 95' et 46° 50' Sud et les longitudes 50° 33' et 52° 58' Est, dans le sud de l'océan Indien entre Madagascar et l'Antarctique.
L'archipel est divisé en deux groupes distants d'environ 110 km . Le groupe occidental comprend les Cochons, les Apôtres et les Pingouins appelé îles Froides par Marion Dufresne qui les découvrit en 1772. Le groupe oriental comprend l'île de la Possession et l'île de l'Est.
La météo à la Possession, base Alfred Faure.Les variations de températures sont généralement faibles. La température moyenne annuelle est d'environ 5°C et les extrêmes enregistrés sont - 5,4°C et + 23,1°C. Le régime des vents, de secteur ouest dominant, est assez violent. Le vent souffle avec des rafales supérieures à 100 km/h 120 jours par an en moyenne. Des pointes à plus de 180 km/h sont régulièrement enregistrées.
Exemple en 1994 (31ième mission) :
- température moyenne sous abri : 4,6°C
- 91 jours de gel sous abri
- 2218 mm de précipitations
- nombre de jours de précipitations : 310
- nombre de jours avec des chutes de neige : 117
- nombre de jours avec des rafales supérieures à 100 km/h : 144
- nombre d'heures d'insolation : 1418
- nombre de jours de brouillard : 107
- nombre de jours d'orage : 3
Je suis arrivé sur la base le 27 août 2008 et en 15 jours, nous avons enregistré à deux reprises des vents à 165 km/h. Nous avons eu, un soleil presque doux, de la pluie très souvent mais aussi la neige à 3 reprises, et parfois le tout en une seule journée ! Ici les conditions météorologiques changent très vite et peuvent se dégrader en cinq minutes.
Il pleut beaucoup et de manière répartie sur toute l'année : environ 2500 mm/an. Il peut neiger à chaque période de l'année mais la neige ne reste jamais longtemps au sol, soufflée par le vent.
Toutes les infos sur et sources
http://www.taaf.fr/et
http://www.institut-polaire.fr/La découverte des îlesLes îles Crozet furent découvertes par l'expédition de l'explorateur français Marc-Jospeh Marion-Dufresne qui fit débarquer son second Julien Crozet sur l'île de la Possession le 24 janvier 1772. Crozet prit alors possession de l'archipel au nom de la France. Le capitaine britannique James Cook nomma ces îles d'après Julien Crozet, ayant également donné le nom de Marion-Dufresne à l'île Marion voisine de celle du Prince Edouard . Ces deux dernières îles sont administrées par l'Afrique du Sud.
Historique de l’arrivée des premiers « habitants » et construction de la base.
En 1960, onze ans après l'installation d'une base permanente à Amsterdam puis à Kerguelen, la France se décide, sous la pression de l'Organisation météorologique mondiale et de l'Organisation de l'aviation civile internationale, à installer un établissement radio météorologique permanent dans l'archipel de Crozet.
C'est le dernier maillon manquant d'une chaîne d'observations et de communications cohérente et efficace qui relie Amsterdam, Kerguelen, mais aussi les îles Marion, Prince- Edouard et Heard.
Une première mission de reconnaissance de 13 hommes, sous la direction de l'ingénieur de la météorologie Alfred Faure débarque du Gallieni, le navire de relève et de ravitaillement des TAAF le 20 décembre 1961 en baie du Navire sur l'île de la Possession. Cette île était la mieux connue de l'archipel et réputée la moins difficile d'accès, suite à la mission de cartographie aérienne effectuée par le colonel Genty en novembre 1957.
Alfred Faure installe un camp provisoire dans la crique du Marin, au bord de la plage de débarquement au milieu d'une immense colonie de manchots royaux. Après plusieurs reconnaissances sur le terrain, la mission choisit le plateau qui domine la crique du Marin, à 131 m d'altitude comme emplacement de la future base. Elle quitte l'île le 3 février 1962, à bord du Gallieni.
L'année suivante, une seconde mission de 20 personnes conduite de nouveau par Alfred Faure et acheminée par le Gallieni débarque le 17 décembre 1962 et retrouve le camp provisoire installé l'année précédente et dénommé Port-Alfred. Mais cette mission n'est que temporaire car les crédits nécessaires à la construction d'une base permanente et à un hivernage n'ont pas encore été débloqués. La mission édifie les premières baraques sur le plateau et construit un va-et-vient permettant d'acheminer du matériel depuis le camp provisoire au bord de la plage. Une station météorologique automatique est mise en service le 2 février 1963, jour de leur départ.
Les crédits nécessaires ayant enfin été débloqués, une nouvelle mission de 20 personnes, toujours sous la direction d'Alfred Faure, débarque le 27 décembre 1963 avec pour objectif de construire la base définitive sur le plateau et d'y séjourner pendant un an jusqu'à la relève prévue en décembre 1964.
Le débarquement des 400 tonnes de matériels nécessaires à la construction de la base et aux besoins de la mission oblige le Gallieni à mouiller devant la crique du Marin jusqu'au 9 janvier 1964. Rapidement les hommes se mettent au travail et construisent un ingénieux téléphérique qui remplace le va-et-vient de l'année précédente et leur permet d'acheminer le matériel lourd sur le plateau.
Le montage des premières baraques " Fillod " est éprouvant en raison des conditions météorologiques très difficiles. Leur solitude n'est rompue qu'à deux reprises : les 18 et 19 février avec le passage de l'aviso escorteur Doudart de Lagrée et les 28 et 29 février 1964 par le Gallieni ayant à son bord Louis Jacquinot, ministre d'Etat chargé des départements et territoires d'Outre-mer qui effectue une tournée d'inspection dans les îles australes.
Ils restent ensuite 10 mois dans un isolement total jusqu'à l'arrivée de la relève avec le Gallieni le 12 décembre 1964. Elle est la première mission à séjourner un an sur l'île de la Possession, dans une base encore très sornmaire mais qui n'a plus cessé de fonctionner jusqu'à nos jours.
La base qui est achevée par la mission suivante se compose alors de sept bâtiments " Fillod " avec une centrale électrique, une station météo, un laboratoire de géophysique ainsi qu'une station d'étude du magnétisme terrestre financée par le comité de l'Année du soleil calme.
Le 17 octobre 1968, le fondateur de la base, Alfred Faure, décède à l'âge de 43 ans. Un arrêté en date du 22 mars 1969 de l'administrateur supérieur décide que " l'établissement administratif de Crozet implanté sur le plateau qui surplombe au sud la plage de Port-Alfred porterait désormais le nom de base Alfred Faure, nom de celui qui l'a créée. "
Depuis, la base n'a cessé d'améliorer et de moderniser ses infrastructures. Une route empierrée en lacets reliant la plage à la base a été construite dans les années 80, rendant inutile le téléphérique devenu dangereux et inutilisable par tempête.
De nouveaux bâtiments plus fonctionnels ont été construits : un laboratoire d'études biologiques ainsi qu'un hôpital avec des équipements très sophistiqués et plus récemment un grand bâtiment d'hébergement avec tous les aménagements sanitaires nécessaires ainsi qu'une nouvelle résidence pour le chef de district. Enfin le bâtiment abritant le central radio et la gérance postale a été complètement rénové ainsi que le bâtiment " vie commune " qui dispose sur un même niveau d'une cuisine moderne, d'une salle à manger avec bar, d'une salle vidéo et d'une bibliothèque.
Ces nouvelles constructions essaient de concilier les contraintes dues au climat et à la sécurité incendie avec un certain niveau de confort indispensable pour les hivernants, tout en prenant en compte l'aspect esthétique de l'ensemble. C'est un concept nouveau qui doit s'imposer dans l'aménagement présent et futur de nos bases australes.
(merci à http://www.philateliedestaaf.fr )
Mise en place d’une présence française quasi-permanente Première campagne d’été21 décembre 1961 :
Débarquement d’une équipe de 13 hommes dans la crique du navire, dont Alfred FAURE, avec 42 tonnes de matériel. Leur mission était d’installer un campement provisoire et de reconnaître une zone propice à l’établissement d’une base.
25 décembre 1961 :
Le camp provisoire est installé sur la plage. A savoir : 5 constructions légères métalliques posées sur vérins. La cuisine réfectoire, l’infirmerie, la Radio Météo, la Naturaliste et la Géographe.
29 décembre 1961 :
Une station météo provisoire est installée sur le versant au sud de la rivière.
03 janvier 1962 :
Un mât anémométrique pour la météo est édifié sur le plateau en bordure de la falaise.
03 février 1962 :
Le navire « Gallieni » récupère les treize hommes. Le campement provisoire est laissé sur la plage.
Deuxième campagne d’été17 décembre 1962
Débarquement d’une nouvelle équipe constituée de 13 hommes. Leur mission était d’installer une station météo automatique et un va-et-vient ( télébenne de 600 mètres de longueur).
02 février 1963 Ré embarquement de l’équipe sur le « Gallieni ».Premier hivernage
27 décembre 1963 :Débarquement d’une équipe de 22 hommes et de 580 tonnes de matériel. Leur mission était de construire la base permanente.
Fin mars 1964 : 4 fillods ( bâtiments en tôles) sont construites : La vie com (lieu de vie commune, repas loisirs…), l’infirmerie et 2 logements.25 avril 1964 : La nouvelle base est occupée. La base provisoire de la plage est démontée. Les baraques sont remontées sur la base pour servir de magasins et d’annexes.Fin 1964 : 3 fillods supplémentaires sont construites : Radio météo, la centrale électrique ( 2 génératrices de 40 Kw ) et une unité de géophysique.
Commencement de la construction du téléphérique de 5 tonnes, avec ancrage des pylônes et réalisation de la station basse à l’emplacement de la base provisoire.
1968 : Installation des balises de mouillage.
Existence d’une mini ferme avec une porcherie et un poulailler. 12 et 13 décembre, pour la première fois, Crozet est ravitaillé en carburant par « flotting – line » au moyen du pétrolier Batsiboka. Pour des raisons économiques, il avait été décidé que les bases ne seraient plus ravitaillées en fut de 200 litres mais en vrac.
1969 : Empoissonnement de la rivière du camp et de Moby Dick par deux hydrobiologistes. Les espèces introduites sont : des ombles de fontaine, des truites communes et des truites de Bastan.
Base actuelle 2008