vendredi 28 mars 2014

La baie du Petit Caporal

Située au nord de l'île de la Possession, à six heures de marche de la base Alfred Faure et à trois heures de la cabane de la baie Américaine, la baie du Petit Caporal se cache au creux des monts Jules Verne.
Itinéraire en bleu

Pour accéder à cette baie abritée, il faut tout d'abord franchir la crête de l'Alouette, qui domine la baie Américaine côté nord...
La baie Américaine, vue de la crête de l'Alouette - Photo Serge FUSTER
... et rejoindre la vallée de la Hébé. De cette endroit, le randonneur a une bonne idée de ce qui l'attend pour rejoindre enfin Petit Caporal (itinéraire en pointillé rouge).
La vallée de la Hébé - En rouge, le passage vers Petit Cap - Photo Serge FUSTER
Vue vers le fond de la baie de la Hébé - Photo Serge FUSTER
Après avoir traversé la baie sans déranger ses tranquilles habitants...

Baie de la Hébé - Photo Serge FUSTER
...il faut se décider à gravir la paroi abrupte, où nichent des Albatros Fuligineux, et qui mène à la dernière crête avant Petit Caporal

Albatros fuligineux - Photo Serge FUSTER
L'ascension a le mérite de faire découvrir au randonneur un panorama époustouflant.
Il peut apercevoir au loin la mystérieuse 'île de l'Est, la baie Américaine et la baie de la Hébé 500m plus bas.

La Hébé au premier plan, la baie Américaine et au fond l'île de l'est - Photo Serge FUSTER
La baie de Petit Caporal, verdoyante sous le soleil de l'été austral, est fortement encaissée.
Hormis les otaries qui se prélassent sur la plage en contrebas, il y a très peu d'animaux, et notamment peu d'oiseaux. Il y règne un calme inhabituel, peut-être dû à l'absence de vent.

Baie du Petit Caporal - Photo Serge FUSTER
Si la crête est recouverte de roches plates et instables... 

Photo Serge FUSTER
...le fond de la baie est recouvert de végétation. Au milieu de toute cette verdure, les tâches plus vives correspondent à des espèces de plantes invasives.
Baie du Petit Caporal - Patch de plantes invasives - Photo Serge FUSTER
Ces plantes ont fait l'objet d'une première campagne d'arrachage début 2013. L'opération doit être renouvelée.

Mathilde, agent de la Réserve Naturelle sur un patch de Poa pratensis - Photo Serge FUSTER
Dominant la baie, le rocher dit du "Microscope", est aussi à l'origine du nom de la baie Petit Caporal. 

Rocher du Microscope - Photo Serge FUSTER
Depuis la mer, il ressemblerait de façon frappante au buste de Napoléon.

mardi 25 mars 2014

Le programme de recherche sur le Pétrel à menton blanc

Un article scientifico-humoristique de Valentin NIVET-MAZEROLLES - ornithologue du programme 109

Le Pétrel à menton blanc (Procellaria aequinoctialis) est une des nombreuses espèces d’oiseaux marins que l’on retrouve à Crozet. C’est un oiseau ayant une répartition géographique relativement vaste. Il niche pratiquement sur toutes les îles de l’océan austral, des eaux subtropicales aux eaux antarctiques. C’est d’ailleurs l’un des premiers oiseaux que l’on voit suivre le Marion Dufresne durant la rotation pour ce rendre sur les îles subantarctiques françaises.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
Ce pétrel possède une envergure de 1,40 m pour un poids moyen de 1,300 kg. Comme son nom l’indique, son menton blanc à la base du bec est caractéristique, cependant la taille de cette « tâche » est très variable selon les individus voir totalement absente dans certains cas. Il se révèle surtout actif la nuit (arrivée et départ de la colonie) mais ce déplace fréquemment en plein jour. Le Pétrel à menton blanc niche sous terre, dans un terrier, avec un couloir d’environ 2 mètres de long débouchant sur la chambre d’incubation, souvent surélevée. Cette configuration permet de créer un microclimat à l’intérieur du terrier (température plus élevée, réduction du vent) et d’être à l’abri des conditions météorologiques difficiles.
Pétrel à menton blanc (PMB) - Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
C’est un plongeur efficace, pouvant aller jusqu’à une dizaine de mètres de profondeur, pour atteindre sa nourriture de prédilection (YAMI !) que sont les céphalopodes et autres crustacés. C’est un oiseau que l’on retrouve fréquemment en train de suivre les bateaux de pêche, pour se nourrir également des restes de poissons rejetés à la mer. Cette interaction est à l’origine du déclin important de la population de Pétrel à menton blanc depuis une quinzaine d’années. On estime à 10 000, le nombre de pétrels tués par an dans l’océan indien à cause de la pêche à la palangre et de ses hameçons dans lesquels ses oiseaux se prennent. Actuellement des mesures de conservation ont étés prises afin de limiter cet impact (matérialiser les lignes avec des banderoles flottantes, lester les lignes …). 
Nous avons la chance d’avoir une colonie de plus de 200 terriers à proximité directe de la base Alfred Faure, que l’ornithologue doit suivre durant toute la saison de reproduction, c'est-à-dire de la ponte du seul et unique œuf du couple (début novembre) à l’envol du poussin (début mai). L’espèce niche également sur toute l’île de la Possession et le nombre de couple reproducteur sur l’ensemble de l’archipel est estimé à 30 000. 

Durant le mois de décembre tous les terriers de la colonie (suivis depuis plus de 40 ans) sont visités afin de connaître l’identité des 2 partenaires du couple qui occupe chaque terrier et de vérifier la présence d’un œuf ou non. Etant donné les mœurs souterraines particulières de l’espèce, une trappe d’accès a été aménagée à la moitié du couloir pour accéder plus facilement à la chambre d’incubation et ainsi contrôler les individus. Pour ce faire l’ornithologue glisse une caméra infrarouge placée au bout d’un tuyau rigide relié à un écran (on appelle ce matériel le Burrowscope)....

Tim, ornithologue de la mission 50 avec le Burrowscope - Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
...dans le but de lire la bague darvik (petite bague en plastique sur laquelle sont gravées des lettres et/ou des chiffre en gros, afin d’être lu de loin, pratique n’est-ce pas ?) de l’individu et ainsi connaître son identité. La bague darvik placée sur la patte droite est toujours associée à une bague métal (patte gauche) qui est la véritable carte d’identité de l’oiseau et permet de retracer son histoire. Tous les oiseaux doivent avoir ses 2 bagues, pour briller en société me direz-vous ? Et bien non Mesdames, simplement pour être identifié et suivi au fil des années d’études, voyons, un peu de sérieux ! Si l’une ou l’autre manque, l’oiseau est sorti pour être bagué.
Photo Valentin NIVET-MAZEROLLES
A la mi-janvier, un nouveau passage est effectué sur la colonie d’étude pour contrôler la présence du poussin, au bout de 60 jours d’incubation par les 2 partenaires, toujours à l’aide du burrowscope (en anglais burrow : terrier). Attention : cet objet de travail ne doit pas être utilisé à des fins maléfiques voir récréatives. Merci. 
Mi-mars, c’est le moment du baguage des poussins de Pétrel à menton blanc. Tous les terriers qui contenaient un œuf sont visités une nouvelle fois et le poussin est alors sorti de son terrier de naissance pour être bagué par l’ornithologue assisté d’une personne. 

Caroline, du programme 394 et un poussin PMB - Photo Robin CRISTOFARI
Photo Robin CRISTOFARI
Cette étape a été réalisée il y a seulement quelques jours, juste avant l’arrivée du Marion (OP1). Nous avons eu la bonne surprise de découvrir un Pétrel noir (Pterodroma macroptera macroptera) dans un terrier de Pétrel à menton blanc.
Valentin, ornithologue de la mission 51, avec un Pétrel Noir - Photo Robin CRISTOFARI
Ce petit pétrel a un cycle de reproduction bien différent de celui de son cousin à menton blanc, puisqu’il pond son œuf en plein hiver !!!

Voilà vous en savez un peu plus sur une des tâches effectuées par l’ornithologue et ses « manipeurs de l’extrême », en espérant que cet article vous aura détendu et pas forcément donné envie de vous construire une maison troglodyte pour bénéficier de tous les avantages cités ci-dessus.

dimanche 23 mars 2014

Le Nivôse de passage à Crozet

La frégate "Nivôse" s'est présentée en Baie du Marin le vendredi 21 mars à l'aube.




D’une longueur de 93,5m, le Nivôse est une des six frégates de surveillance de la Marine Nationale.




Basé à La Réunion, ce bâtiment a été construit en 1991 par les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, puis armé à Lorient par la direction des constructions navales. 
Photos Serge FUSTER
D’une vitesse maximale de 20 nœuds, il est conçu pour effectuer des missions de surveillance, de renseignement, de police des pêches, de mise à terre d’éléments d’intervention ou d’évacuation de ressortissants. 



Lors de la première journée d'escale, les 102 membres de l'équipage ont pu descendre à terre, afin de visiter la manchotière en compagnie d'un agent de la Réserve Naturelle.
Ils ont également profité des services de la Gérance Postale et de la Coopérative.
A l'heure du déjeuner, le chef de district et 9 hivernants sont montés à bord pour une visite du bâtiment.
Le pont hélicoptère - Photo Serge FUSTER
Le Panther du Nivôse à l'approche - Photo Régis LERQUEMAIN
Le Nivôse dispose, entre autres, d’un hélicoptère embarqué de type Panther, de missiles MM 38 Exocet, et d’un canon de 100 mm.
Photo Jordan TUCKER

Photo Régis LERQUEMAIN
Le 22 mars au matin, le Panther du Nivôse a pu utiliser la DZ (Dropping Zone) de la base Alfred Faure pour pratiquer quelques exercices.

Photo Cathy KLEIN
A 9h, ce denier a rejoint le Nivôse qui patientait au large de l’île de la Possession. 
La frégate a appareillé dans la foulée pour continuer sa mission.

jeudi 20 mars 2014

OP1 - 2014 : deux journées intenses d'opérations logistiques

Le 17 mars 2014 à 5h30 le Marion Dufresne s’est présenté en Baie du Marin pour débuter l’Opération Portuaire n°1 de l'année 2014 (OP1-2014). 
Photo Serge FUSTER

Les opérations de ravitaillement en gazole ont débutées dès 6h30 avec la mise à l’eau de la vedette, puis de la manche à gazole. Elles se sont poursuivies jusqu’à 15h avec un total de 248m² de carburant délivrés, de quoi assurer l'autonomie de la base pour un peu plus d'une année.

En parallèle, les opérations de portière (sorte de radeau flottant servant à transporter des charges lourdes) se sont déroulées dans la matinée avec des conditions de mer excellentes. Tout le fret prévu a été déchargé.
Photo Alizée FOUCHARD
Photo Alizée FOUCHARD
A partir de 8h30, M. le préfet, la dépêche postale, les quatre nouveaux arrivants (Georges, Henri, Stéphane le cuisinier et Alex le commis) et les interdistricts ont été héliportés sur base. Les touristes ont été déposés en Baie Américaine pour la journée avec deux agents de la réserve naturelle.
Arrivée de la dépêche postale (36 sacs au total) - Photo Alexandre DEROUBAIX

Arrivée de Henri, Georges et Stéphane, le nouveau cuisinier - Photo Jordan TUCKER

Les slings de vivres et de fournitures ont ensuite pu débuter et se sont poursuivis jusqu’en milieu d’après-midi.
Les slings techniques - Photo Alizée FOUCHARD

Photo Alexandre DEROUBAIX
Le dépotage des vivres - Photo Alexandre DEROUBAIX
Les hivernants sont tous mobilisés pour décharger aussi vite que possible les produits frais et surgelés. 

L’opération logistique programmée par l’IPEV à Pointe-Basse a pu être réalisée et le dépôt d’une pompe au barrage a été effectué. 

Dépose de la pompe au barrage - Photo Alizée FOUCHARD
A 17h30, les passagers payants ont été récupérés à la baie US et rapatriés sur le MD2 

Le 18 mars à 7h30, quatre agents de la réserve naturelle ont été déposés sur le site du Sous-marin puis en Baie américaine pour déplacer des paquets de caillebotis. 

A 9h, les touristes et les interdistricts on été déposés sur base. Ils ont été pris en charge par un agent de la réserve naturelle pour visiter la manchotière de la Baie du Marin.
Juste après, les opérations de transport de fret par hélicoptère (appelées "slings") ont été arrêtées compte-tenu de la force du vent. 

A 13h30, les conditions météorologiques s’améliorant, les slings ont pu reprendre. 

A 16h40, un passage au relais radio canal 26 (situé à 700m d'altitude) pour y déposer des batteries neuves a pu être effectué. 
Départ d' Alizée, de Caroline R., de Caroliine B. (de dos) et de Quentin - Photo Jordan TUCKER

Entre 17h30 et 18h30, l’ensemble des passagers, 11 partants (Micka L, Jeff, Jean-Daniel, , Sébastien, Nicolas V., Paco Décina, Robin, Quentin, Caroline R., Caroline B. et Alizée) ainsi que la dépêche postale ont regagnés le Marion Dufresne. 

Ce dernier a appareillé à 20h vers les Iles Kerguelen, salué par la sirène de la base Alfred Faure.

dimanche 16 mars 2014

OP1 - 2014 : le Marion Dufresne à l'approche

Le Marion Dufresne est attendu demain lundi 17 mars comme prévu en Baie du Marin aux alentours de 6h.
Le ravitaillement en gazoil de la base, une délicate opération de portière et une soixantaine de rotations d'hélicoptère sont prévus au programme de cette première journée d'escale.
Les opérations devraient se poursuivre jusqu'au lendemain, mardi 18 mars, avec un appareillage prévu vers les Kerguelen en fin d'après-midi.

mercredi 12 mars 2014

OP1 2014 : le Marion Dufresne sur le départ

Le Marion Dufresne devrait appareiller aujourd'hui en fin d'après-midi pour entamer son périple logistique à destination des îles subantarctiques.
Il est attendu lundi matin à l'aube à Crozet, pour ravitailler la base Alfred Faure avant les 6 mois d'hiver.
Vivres, gasoil, matériaux de construction et évacuation des déchets sont au programme des deux journées d'escale programmées.
Le Marion Dufresne poursuivra ensuite sa route vers les Kerguelen, qu'il devrait rejoindre le 21 mars puis vers Amsterdam où il est attendu le 27 mars.
Son retour à la Réunion est prévu pour le 4 avril.

lundi 10 mars 2014

Les tampons philatéliques de la mission 51

Les membres des missions qui se succèdent au fil des ans sur la base Alfred Faure se font faire, pour la plupart d'entre-eux, des tampons philatéliques pour illustrer les courriers expédiés de Crozet.

Ceux de la mission 51 sont présentés ci-dessous :