Notre premier visiteur, en dehors du Marion Dufresne, a été un navire de pêche, l’Ile Bourbon, le 31 août 2010. Le patrouilleur austral Osiris s’est présenté devant Port Alfred le 3 décembre 2010. Notre visiteur suivant fut la frégate de surveillance Nivôse, juste avant la nouvelle année. Le patrouilleur austral Albatros et l’Ile Bourbon, le 2 février 2011, précédèrent de quelques jours les bateaux de pêche Mascareignes III et Croix du Sud venus procéder en face de Port Alfred à une opération de ravitaillement du premier vers le second. La frégate de surveillance Floréal et son hélicoptère Hélios nous ont ensuite rendu visite fin mars 2011. Et notre dernier visiteur a été de nouveau l'Osiris le 5 mai dernier. Autant de rencontres agréables et d’images à garder en souvenir …
31 août 2010 Ile Bourbon
Le Marion nous a à peine quittés que l’Ile Bourbon vient demander assistance. Heureusement sans gravité. Une première occasion pour la 48e mission de découvrir l’univers des marins pêcheurs dans les quarantièmes rugissants.
L’Ile Bourbon est un palangrier-congélateur sorti en 2001 des Chantiers Piriou de Concarneau ; il est le premier bateau de ce type à être construit dans un chantier français. Il est affrété par SAPMER. Il mesure 55,49 mètres pour une largeur de 11,02 mètres et, pour les curieux, je vous invite à consulter le site de SAPMER où tous les navires du groupe sont décrits.
3 décembre 2010 Osiris
Monter à bord est un art qui se déguste avec raffinement ... Mais l’accueil vaut bien quelques efforts même si le déjeuner a parfois été compliqué par une petite houle légère mais ô combien présente ....
Pour la petite histoire, l’'OSIRIS est un patrouilleur austral des Affaires maritimes, en service depuis le 10 décembre 2003, date de son premier départ en mission de surveillance dans les zones économiques des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Construit en 1968 à Vigo en Espagne, il a d’abord connu pendant près de 30 ans une première vie de chalutier avant d'être transformé en palangrier en 1998. Sous les noms CISNE ROJO, pavillon Belize, puis LINCE, pavillon Seychelles, il s’est taillé une réputation de braconnier de la légine, jusqu’à ce que, le 13 janvier 2003, le LINCE soit surpris en flagrant délit de pêche illégale par la frégate de surveillance NIVOSE en ZEE de Kerguelen avec 190 tonnes de légine dans ses cales. Dérouté vers la Réunion, saisi puis confisqué par décision de justice le 7 février 2003, le navire a été transformé en patrouilleur austral aux chantiers navals de l’Océan indien à l’Ile Maurice. Les Affaires maritimes affrètent le navire, rebaptisé " OSIRIS ", au groupement d'intérêt économique " Protection - Légine - Réunion " (GIE PLR), constitué pour l'occasion par les armements autorisés à pêcher la légine dans le Grand Sud.
L'exploitation du navire est financée par l'administration des TAAF sur ses ressources propres et par une augmentation de la taxe sur les prises de légine par les palangriers autorisés. L'OSIRIS effectue 150 jours de mission par an, principalement dans la zone économique des îles Kerguelen.
30 décembre 2010 Nivôse L’escale du Nivôse a débuté au tout petit matin … Le comité d’accueil était prêt pour 6h30, plus ou moins bien réveillé, après un réveil en fanfare, le navire étant resté à l’heure de Kerguelen. Le Nivôse est la 3ème unité de la série des six frégates de surveillance de la Marine nationale. Construit par les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, puis armé à Lorient par la direction des constructions navales, il a été mis en chantier le 16 janvier 1991, lancé le 10 août 1991 et admis au service actif le 16 octobre 1992. Basé à La Réunion (Port-des-Galets), le navire assure, notamment dans les Terres australes et antarctiques françaises, avec son sistership le Floréal la police de la navigation ainsi que la surveillance des pêches dans les ZEE entourant les districts. C’est dans ce cadre que nous avons la chance de le voir passer de temps à autre sur la zone.
Une escale placée sous le signe de la convivialité avec 48 membres d’équipage descendus à tour de rôle sur base, dont le commandant du Nivôse, le capitaine de frégate C.-H. DARD, son second, et l’aumônier du bord invité à célébrer une messe dans notre petite chapelle Notre-Dame des Oiseaux.
Tous se sont mis en quatre pour que les visiteurs en profitent au maximum. Campagnards d’été et hivernants ont ainsi accompagné les arrivants pour leur faire découvrir la base et son environnement magique, la baie du marin ; l’occasion également pour eux de montrer leur travail et d’expliquer les enjeux des recherches menées sur l’Ile de la Possession.
L’occasion également pour vingt et un membres de la base de visiter la frégate et pour treize d’y déjeuner. Campagnards d'été et hivernants ont ainsi découvert le lieu de vie d'un équipage composé d'une centaine de personnes, les équipements du navire et son armement, sans oublier l'hélicoptère indispensable à la patrouille maritime. Stéphane et Lætitia en compagnie du commandant sur le pont avant ont pu apprécié sa visite guidée du Nivôse tandis qu'Edwige, Robin et Vévé visitaient la passerelle.
Les au revoir se font sur le ponton où tous les accompagnateurs et visiteurs se retrouvent pour un dernier adieu en fin de journée.
2 février 2011 Albatros et Ile Bourbon
Le patrouilleur austral Albatros, mis en service en 1967, a pour mission principale la surveillance et le contrôle des zones économiques exclusives (ZEE) des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) jouxtant l'archipel de Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam.
C’est sous un ciel gris que le navire s’est présenté devant Port Alfred à 7h00 du matin. Pendant que les équipes médicales du bord et de la base se regroupaient à l’hôpital pour une intervention, une partie de l’équipage et son commandant, le capitaine de frégate S. FAURY ont pu descendre à terre. Comme pour le Nivôse, la base s’était organisée pour les accueillir au mieux et leur faire découvrir notre environnement. De la même manière, une partie de membres de la mission était cordialement invitée à bord.
La météo, moins clémente, a écourté l’escale de la frégate qui nous a quittés en début d’après-midi tandis que l’Ile Bourbon, arrivé sur zone vers 11h00, achevait d’amener du travail pour le Bibcro. Qu’on se le dise dans la zone, Crozet a le meilleur hôpital du coin et une équipe médicale au top !
13 février 2011 Mascareignes III et Croix du Sud
Un ravitaillement en baie de Crozet ! De navire à navire en plus. C’est ce qui nous attendait quand la Croix du Sud a pris contact avec la base (et son armement avec le siège des TAAF à la Réunion) pour demander assistance (une histoire de manche manquante …). Une journée bien remplie pour les deux navires arrivés sur zone tôt le matin. L’occasion aussi de faire connaissance avec une partie des équipages, et avec le COPEC (contrôleur des pêches) du Mascareignes III, Paul TIXIER.
De belles photos que le gérant postal, Stéphane, accompagné de Kozué, Lætitia, Astrid, Marguerite et Édith, n’a pas hésité à aller chercher à la source, directement sur place, pour le plus grand plaisir de nos yeux et de philatélistes réjouis. Le palangrier-congélateur Croix du Sud I est un navire initialement construit en Norvège et entièrement refondu aux Chantiers Piriou de Concarneau. Exploité depuis 1999 pour la pêche à la palangre de la légine et autres espèces de grands fonds dans les mers australes, tout spécialement dans les zones économiques de Crozet et de Kerguelen sous autorisation de pêche délivrée par les Terres Australes et Antarctiques Françaises, il est affrété par SAPMER et mesure 54m30 pour une largeur de 9m01.
Quant au Mascareignes III, il a été construit en 2001 par les chantiers Piriou de Concarneau. Il s’agit d’un “sistership” de l'Albius et de l’Île Bourbon (notre visiteur d’août et de février - mêmes caractéristiques). Basé à La Réunion, ce palangrier-congélateur, pêche la légine et d’autres poissons vivant par grands fonds (-2 000 m) dans les ZEE de Crozet et Kerguelen, sous autorisation de pêche délivrée par les Terres Australes et Antarctiques Françaises.
30 mars au 1er avril 2011 Floréal
Les membres de la mission ont également été chaleureusement accueilli à bord après avoir gagné le navire, pour certains par voie maritime, pour d’autres par voie aérienne. Dans les deux cas, enfiler la combinaison de survie et surtout se déplacer avec (surtout quand on mesure moins d’1m70 et que l’on ne chausse pas du 40) relève du grand art … Aurore, Jean-Pierre, Vincent, Maxime et Vévé peuvent en témoigner !
Moment rare, même les orques ont tenus à faire une apparition remarquée et saluée par tous.L’équipage et son commandant, le capitaine de frégate M. VERNON, se sont prêtés de bonne grâce aux demandes de l’équipe de cinéastes amateurs éclairés de Crozet désireuse de tourner quelques plans bien particulier pour son prochain grand film d’horreur.
5 mai 2011 Osiris, le retour de Jacques Dernier navire en date à s’être présenté devant Port Alfred, l’Osiris était attendu avec impatience. D’abord parce nous étions ravis de le revoir (malgré un douloureux souvenir de mal de mer chez la chef de district), ensuite parce qu’il nous amenait du matériel dont nous avions un besoin urgent. Arrivé la veille, le navire s’est mis à l’abri de l’Ile de l’Est jusqu’au lendemain, après avoir essuyé une mer pour le moins agitée durant plusieurs jours.
Comme à l’accoutumée, nous avons échangé une partie de l’équipage contre une partie des membres de la mission qui, une fois à bord, ont bravé la houle pour se diriger droit vers l’Ile de l’Est. La prise de mercalm ne fut malheureusement pas d’un secours suffisant pour tous et nous échangions en fin de matinée deux de nos pioupious contre le Gérant postal qui emportait avec lui précautionneusement tous les plis philatéliques qu’il avait soigneusement préparés à la signature du capitaine Jacques Deshayes.
Tandis que l’Osiris s’en allait déjeuner quelque part du côté de la baie américaine avec notre petit monde à son bord, les deux gendarmes du bord et l’un de membre de l’équipage partageaient joyeusement notre table les pieds bien sur terre, après avoir fait le tour de la baie du marin et de la base. Une escale courte, mais appréciée de tous.