jeudi 30 avril 2015

Faisons connaissance avec...l'Océanite



Les océanites sont de petits oiseaux que l'on voit parfois en baie du Marin, les jours de vent.
Il existe trois espèces majoritaires d'océanites à Crozet. Celle que nous avons pu observer est l'océanite de Wilson (Oceanites oceanicus). C'est le plus petit oiseau de l'archipel avec seulement 40 cm d'envergure pour un poids d'environ 35 g. Ce petit pétrel majoritairement noir est assez difficile à observer sur l'eau. Heureusement que sa tache blanche sur le dos nous aide à repérer le volatile. 
Les océanites sont très vives et volent un petit peu comme les hirondelles.
On les voit assez régulièrement "marcher" et faire des bonds sur l'eau où elles récupèrent de petits crustacés. Elles suivent souvent les navires afin de récupérer d'éventuels déchets. Photos: Anaïs RAMEAU
Elles nichent en colonie dans des trous ou des crevasses. Elles peuvent vivre jusqu'à 25-30 ans, mais sont susceptibles d'être prédatées par des oiseaux plus gros comme les skuas par exemple (qui attendent au-dessus du trou...).
Reproduction: l'oeuf unique est pondu entre novembre et février et incubé pendant 33 à 59 jours. On observe également des variations individuelles importantes dans l’élevage des poussins puisque ceux-ci prennent leur envol 46 à 97 jours plus tard.
Menaces: Les populations ne sont pas significativement menacées mais l’impact des prédateurs introduits est d’autant plus important que c’est une espèce de petite taille. Les prédateurs s’attaquant ainsi aux œufs, aux poussins mais aussi aux adultes.

Reportage: Anaïs Rameau

lundi 27 avril 2015

Photo de la semaine 18

Depuis un peu plus d'un mois, les premiers poussins Albatros hurleurs sont nés sur l'Archipel de Crozet. Les parents se relaient auprès du poussin et le nourrissent quotidiennement jusqu'à ce qu'il ait atteint l'âge d'un mois, puis le laissent le plus souvent seul, parfois pendant des semaines pour partir tous les deux en quête de nourriture. A leur retour, le petit est alors copieusement nourri. Ils continueront à nourrir leur petit jusqu'à l'envol, qui survient à l'âge de 8 mois en moyenne.
Photo: Alain RICCI
La mortalité infantile est élevée chez cette espèce (entre 30 et 75 % de décès dans la première année).
La maturité sexuelle de l'albatros hurleur survient vers l'âge de 10 ans en moyenne. En attendant le
moment venu, le jeune oiseau volera sans jamais se poser à terre.

mercredi 22 avril 2015

Journée d'hommage à Pierre FRIGOLA

Le 22 avril 1984, Pierre Frigola, volontaire à l'aide technique et ornithologue sur le district de Crozet, disparaissait tragiquement au Cap du Gauss. 
Photo: TAAF. Discro 52
Ce jeune scientifique de 26 ans effectuait un travail de terrain et procédait au contrôle des Albatros fuligineux à dos clair. 
Une délégation de la mission 52 s’est rendue aujourd'hui au mémorial qui a été édifié au Cap du Gauss et s'est recueillie en observant une minute de silence.

La délégation de la Mission 52, de gauche à droite: Camille (Médecin) Suzanne (Réserve naturelle) Johann (Chef Appro) Alain (Discro) Aude (Écobio IPEV) et Maxime (Informaticien IPEV) Photos: Camille DUPAIGNE
A cette occasion, le chef de district a rappelé aux hivernants le devoir de mémoire envers notre collègue disparu et de sécurité qui doit être observé en toutes circonstances dans cet endroit du monde où la beauté de la nature ne doit pas occulter sa dangerosité.

lundi 20 avril 2015

Photo de la semaine 17

Le Jardin Japonais comme tous les hivernants l'appelle ici, est un endroit qui n'est pas encore identifié dans la toponymie de l'île de la Possession. Situé à moins d'une heure de marche de la cabane de Pointe Basse, tout est réuni pour donner l'illusion d'un jardin Japonais, la végétation, le climat, la zénitude du lieu et en prime les otaries Arctocephalus gazella et tropicalis. Ces otaries ont commencé à recoloniser cet archipel en 1969, après avoir été exterminées par les chasseurs de peaux pendant près de 40 ans, bien avant que les îles australes ne deviennent réserve naturelle nationale.
Photo: TAAF.DR
Photo: Johann IMBERT

dimanche 19 avril 2015

La recolonisation des îles Crozet par les Otaries

Une des manipes récemment réalisée par Clara, l’ornithologue de la base, a permis d'effectuer des relevés de mensurations et de baguer des jeunes otaries de la Mare aux éléphants située à l’ouest de l’île de la Possession.
L'équipe de manipeurs au grand complet, de gauche à droite, Sébastien, Clara, Éddy, Yann, Mohamed et accroupit Hédi. Selfi: Hédi SAADAOUI
Avec Clara, une équipe de cinq personnes est venue l’assister pour ces délicates manipulations. Il s’agit de recenser une centaine de jeunes Otaries (Arctocephalus tropicalis et A.gazella), appelés pups.
Deux"Pups" à la sortie de leur baignade. Photo: TAAF. DR
Dans ce secteur de l'île, les Otaries côtoient les Manchots Papous. Photo: Hédi SAADAOUI
Cette manipe sur Crozet est un peu inespérée et aurait pu ne jamais voir le jour. En effet, selon une étude de P. Jouvin, J.C. Stael et H. Weimerskirch parue sur la revue Mammalia en 1982, les Otaries avaient quasiment disparues de l’archipel des Crozet, massacrées par des chasseurs entre 1803 et 1840. En 1814, au moins 10 navires parcourent les îles ; un seul d’entre eux contient une cargaison de 60 000 peaux !
Un siècle après cette extermination systématique, une jeune Otarie d’Amsterdam (A.tropicalis) était observée de nouveau dans l’archipel de Crozet. 
En 1969, une Otarie est observée sur l’île de la Possession et 2 autres à l’île de l’EST.
Les prises de mensurations se déroulent en plusieurs phases: il faut d'abord se saisir de l’otarie (ce qui n'est pas une mince affaire), ensuite l'allongée sur la planche de mesure, maintenir l'animal en saisissant le cou au risque de se faire mordre et maintenir le corps au niveau des nageoires pour effectuer le baguage.Une fois allongé sur la planche l'animal peut être mesuré et l'on détermine également son sexe.
 
Enfin, en dernier lieu on effectue la pesée de l'Otarie. Photos Hédi SAADAOUI
La première reproduction de cette espèce est signalée en 1976 à Pointe Basse où un mâle, une femelle et un nouveau-né ont pris leurs quartiers.
Un peu plus tard, en janvier 1978, une colonie de 60 individus A.tropicalis est découverte à la Pointe de Moines. En 1980, plusieurs reproductions d’Otaries de Kerguelen (A.gazella) sont constatées dans la colonie de la Pointe des Moines.
Aujourd’hui, on dénombre sur l’île de la Possession, plusieurs centaines d'Otaries de Kerguelen et d’Amsterdam.
Photo: Hédi SAADAOUI
La durée de cette manipe nécessite de dormir sur place et sous tente. Lorsque le ciel et les températures sont clémentes comme ce fût le cas cette fois-ci, les équipes peuvent savourer le spectacle du coucher de soleil sur la roche percée.

jeudi 16 avril 2015

Faisons connaissance avec...les Chionis



Photo: Anaïs RAMEAU
Les chionis (prononcer "kyonis") sont les pigeons locaux : même taille, même vol et surtout même comportement de hochement de tête. On parle aussi de petit bec en fourreau dans les guides car ils ont un bec court et replié. 
Bébé Chionis à la Baie du Marin. Photo: Anaïs RAMEAU
Leur bec est pointu et on les voit souvent se le frotter contre une pierre pour le nettoyer. Il est fréquent de les voir se déplacer sur une seule patte, la deuxième étant repliée sous le ventre. Ils sont extrêmement curieux, vifs, voleurs et ont la fâcheuse tendance à marquer de leur fientes malodorantes tout ce qui n'est pas comestible, ce qui agace grandement les hivernants qui doivent travailler à la plage...  
Jeune Chionis. Photo: Anaïs RAMEAU
Ce sont des oiseaux charognards mais de manière générale, ils mangent tout ce qu'ils trouvent (cadavres, plumes, fiente de manchots, algues, ...). Il arrive de voir les chionis déambuler parmi les manchots et d'essayer de perturber le nourrissage des poussins pour que le parent recrache le poisson par terre et permettre ainsi qu'ils puissent le récupérer.

Les chionis vivent dans de petits terriers. Un couple pond et couve deux œufs. Les jeunes chionis ont exactement la même taille que les adultes et la même couleur de plumage hormis autour du bec. L'absence de plumes noires autour des yeux et du replis sur le bec permet de différencier les jeunes,  des adultes.
Tout est bon pour les Chionis, même les plumes issues de la mue des Manchots. Photo: Philippe AMORE
L'espèce présente sur base (Chionis minor) ne vit qu'à Crozet, Kerguelen et aux îles Marion et prince Édouard, pour un total de 10 000 couples environ, ce qui fait finalement très peu à l'échelle mondiale. Il n'y a que deux espèces dans cette famille d'oiseau (chionididés).

Reportage d'Anaïs RAMEAU

lundi 13 avril 2015

Photo de la semaine 16

La photo de la semaine nous fait découvrir un petit groupe d'Albatros fuligineux à dos clair qui nichent généralement sur les falaises de l'île de la Possession. Cette espèce ne se reproduit qu'une fois tous les 2 ans, et peut vivre plus de 50 ans. Les œufs sont pondus entre octobre et novembre et les éclosions s’étalent entre décembre et janvier. Les éclosions sont particulièrement synchrones au sein d’une colonie.
Ces jeunes de l’année prendront leur envol entre mai et juin et n’atteindront leur maturité sexuelle qu’entre 7 et 12 ans.
Photo: Camille DUPAIGNE
L'Albatros fuligineux pèse de 2,5 à 3,7 kg (maximum de 4 kg) pour une envergure de 1,8 à 2,2 m. Ses ailes sont effilées et sa longue queue est pointue à son extrémité. Son corps est gris cendré. Les parties supérieures brun grisâtre présentent une zone plus claire sur le dos. Le bec noir est bordé d'une ligne bleue sur la mandibule inférieure. Les cercles orbitaux sont blancs et interrompus en avant des yeux. Il se nourrit dans les eaux antarctiques, alors que son cousin le fuligineux à dos sombre (ou albatros brun), commun à Crozet et Amsterdam mais rare à Kerguelen, fréquente plutôt les eaux subtropicales.
Photo: Philippe AMORE