jeudi 19 septembre 2019

De nouveaux venus sur l'île de la Possession

L'île de la Possession a vu arriver de nouvelles têtes en ce mois de septembre!


Photo de Florent Lacoste
Trois léopards des mer, tout d'abord, ont été observés récemment sur l'île.
Le 6, un premier a été vu sur la plage de la Baie américaine, au Nord-Est de l'île. Deux jours plus tard, un second léopard des mers, blessé au flanc, est arrivé en Baie du Marin avant de partir en Baie américaine. Enfin, il y a quelques jours, un troisième léopard s'est montré en Baie du Marin où il est resté deux jours auprès de la manchotière et des éléphants de mer peuplant cette baie. 


Photo de Florent Lacoste

Le léopard des mers est un prédateur solitaire pouvant mesurer 4 mètres pour les femelles et 3 mètres pour les mâles. Ceux venus à Crozet mesuraient environ 2 mètres et étaient de jeunes léopards. Durant l'hiver austral, les léopards restent plutôt à proximité de la banquise mais certains jeunes remontent en effet dans les iles subantarctiques.

Photo de Florent Lacoste
Il est reconnaissable à sa tête imposante et massive ainsi qu'à ses tâches sur le cou et les flancs. Réputé pour son agilité sous l'eau, il se nourrit de jeunes phoques, de manchots et même de krill (le krill est le nom donné au grand essaim de petites crevettes en eau froide et qui constitue un élément important dans la chaine alimentaire). 

Photo de Florent Lacoste




















Photo de Florent Lacoste


Photo de Sandra Avril
La saison des naissances de éléphants de mer a par ailleurs débuté le 11 septembre avec l'arrivée d'un premier né en Baie du Marin! 
Cette naissance a été suivie quelques jours plus tard par celle d'un deuxième bonbon, les bébés éléphants de mer étant ainsi surnommés car les orques en sont friands. 
Les nouveaux nés pèsent en moyenne 40 kg et atteindront à la fin de leur allaitement, dans 3 à 4 semaines, un poids d'environ 120 kg.


Photo de Sandra Avril
Photo de Sandra Avril

lundi 2 septembre 2019

L’inspection des produits frais : « vous ne passerez pas ! »



A chaque venue du Marion Dufresne, une quantité importante de produits frais (fruits, légumes, tubercules, etc.) est livrée sur chacun des districts dont l’île de la Possession. Afin d’éviter l’introduction de nouvelles espèces venues de contrées lointaines, depuis 2010, un contrôle de ces produits frais est systématiquement réalisé.

Pourquoi réaliser ce contrôle ?

Une étude publiée en 2007 par le programme de recherche « Aliens in Antarctica » a mis en évidence le transport de nombreuses espèces exotiques (graines, débris végétaux, invertébrés, bactéries, etc.) via le fret, l’équipement des personnels ainsi que les vivres frais débarquant sur les districts. Et le résultat est sans appel : des centaines de graines d’espèces différentes et des dizaines d’espèces d’invertébrés sont livrées en même temps que les produits frais. Ces espèces exotiques, une fois introduites sur les îles australes, ont des conséquences environnementales dommageables pour les milieux et les espèces natives, présentes sur les îles australes françaises bien avant la venue de l’homme.

Comment le contrôle se passe concrètement ?

Ce sont les agents de la Réserve naturelle (Naïs et Pierre) et l’hivernante scientifique de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor affectée au programme 136 (Mathilde), qui ont la charge du protocole. Le lendemain du départ du Marion Dufresne, le dimanche 25 août, le temps d’une matinée, tous les volontaires se sont réunis à côté des frigos contenant les fruits et légumes réceptionnés quelques jours auparavant et d’origines diverses. Par équipe, un contrôle minutieux de chaque produit livré a été réalisé afin de détecter les potentiels invertébrés, graines et autres débris végétaux. Ceux-ci seront envoyés en métropole afin d’être identifiés. Également, les produits abîmés sont mis de côté pour être rapidement utilisés en cuisine ; rien ne se perd sur Crozet, surtout pas les produits frais ! 


 Et cette fois encore, la chasse a été bonne :
  • de nombreuses graines et débris végétaux (racines, feuilles, etc.)
  • un puceron
  • un moucheron
  • des araignées
  • des larves
  • des fourmis
  • et même … un escargot vivant ! Avec plusieurs milliers de kilomètres au compteur, c’est très certainement l’un des plus grands migrateurs de l’histoire des escargots !