samedi 28 juillet 2018

Le bonnet de la grand-mère …



Une rotation australe par Rébecca

 En vu des récents évènements qui sont arrivés à mon bonnet, on m’a demandé d’écrire un article sur le blog du district. C’est donc avec grand plaisir que je vous raconte aujourd’hui, l’histoire du bonnet de ma grand-mère !

Tout commença à OP1 lorsque dans un de mes colis je découvris un magnifique bonnet que ma grand-mère m’avait tricoté. Evidemment je l’ai adoré de suite et donc non peu fière de ce dernier, je le portais tous les jours. J’étais persuadée qu’il me permettrait de garder ma tête au chaud durant tout l’hiver austral.

L’arrivée du bonnet !

Enfin, c’est ce que je pensais jusqu’à ce fameux jour, où l’Osiris, un bateau de surveillance des pêches, est venu nous rendre visite. Le 9 mai, au petit matin le Discro m’avait proposé de visiter ce bateau. Beaucoup d’autres avait refusé de monter à bord, car disons le dès maintenant, le mal de mer et la traversée en zodiac avant d’atteindre le bateau ne sont pas toujours bien vécus… Mais c’était sans compter sur mon manque d’aventure des derniers jours, j’ai donc sauté sur l’occasion !
L'Osiris et son zodiac devant l’île de l’Est

L’Osiris ne possédant pas d’hélicoptère, l’embarquement ce fait par zodiac depuis la plage de la Baie du Marin. Le principe est de pousser cette petite embarcation contre les vagues et de sauter dedans au moment le plus opportun.

Un plan parfait !

Evidemment, tout ne se passa pas comme prévu… suite à quelques problèmes d’informations et de coordinations, je me suis vite, trop vite, retrouvée devant une vague de même hauteur que moi, sans aucune prise sur le zodiac… ni une ni deux, je me retrouvais sous l’eau, les mains dans le sable, avec pas moins de cinq bras différents pour me tirer vers la surface. Heureusement plus de peur que de mal, gros fou rire en sortant de l’eau, j’avais juste manqué le premier zodiac et j’étais trempé des pieds à la tête !

L'échec...


Le temps que le zodiac revienne et que je retente ma chance, je suis vite partie me changer pour enfiler des vêtements secs et mettre mes affaires mouillées dans un sac poubelle.

La seconde chance

A la fin de la journée, suite à toutes ces péripéties (et j’en passe), tous les Crozétiens étaient de retour sur l’île et nous disions au revoir aux derniers membres de l’équipage de l’Osiris. Ce n’est que trop tard, en cherchant mes affaires mouillées, que je me rendis compte que mon sac avait était confondu avec le sac d’un des marins. Manque de chance, mon bonnet et mes autres affaires se retrouvaient sur le bateau, et il était trop tard pour les récupérer…

C’est ainsi que mon bonnet commença son aventure solo.

Le voyage du bonnet

Après Crozet, il passa quelques semaines en mer. L’Osiris l’emmena à Kerguelen, à Amsterdam, puis faire le tour des îles éparses avant de revenir à la Réunion où il a été confié au siège des TAAF. Grâce au capitaine de l’Osiris, à quelques mails et à l’implication du Discro, mon bonnet se retrouva ensuite à bord du célèbre brise-glace français, l’Astrolabe. Un petit tour au Cap, en Afrique du Sud avant de rentrer et 2 mois après sa disparition, mon bonnet était de retour à Crozet !
 
Arrivée de l’Astrolabe à Crozet et retour du bonnet
Une petite histoire qui se finit bien et qui même à une échelle minime, reflète la solidarité qui règne au cœur de ces environnements isolés que sont les australes. Merci à ma grand-mère de m’avoir tricoté ce bonnet sans qui, toute cette histoire n’aurait pas été la même et merci à tous ceux qui ont participé au rapatriement de mes affaires sur cette île du bout du monde que j’aime tant.
 

Aucun commentaire: